Le point, c’est la clé de voûte du nouveau système voulu par Emmanuel Macron. Un système toujours par répartition donc théorique solidaire. Mais si la réforme voit le jour, au lieu de cotiser pour valider des trimestres, vous cotiserez pour obtenir des points. Un tel système existe déjà par exemple pour les régimes complémentaires de certains salariés et cadres, les fameux Argirc et Arrco.
Dans le projet de régime général universel à points, les cotisations-retraites donneraient un point pour 10 euros cotisés préconise le rapport Delevoye. Si vous avez cotisé pour 30.000 points dans votre carrière, vous les multiplierez par la valeur du point en vigueur au moment de votre départ pour obtenir le montant brut annuel de votre retraite.
Sauf que pour valider l’équation, il y a une inconnue : la valeur du point. La suggestion du rapport Delevoye préconise une base de 0,55 euro le point. En conservant l'exemple précédent, cela donne 30.000 fx 0,55= 16.500 euros brut. Divisé par 12 soit 1.375 euros bruts par mois. Si la valeur du point baisse, votre retraite aussi mathématiquement, et c’est bien ce qui inquiète les opposants à la réforme.
Le gouvernement insiste sur le fait que la valeur du point ne baissera pas, et que cela sera inscrit dans la loi. Mais dans les faits, techniquement, rien n’interdirait à un gouvernement élu dans cinq ans ou dans dix ans d’abaisser la valeur de ce point. Le gouvernement n’a pas visiblement pas assez rassuré sur cette question de la valeur du point.
Actuellement, c’est l’Etat qui fixe la valeur de départ du point. D’autant que dans le futur, il faudra aussi déterminer sur quoi indexer ce point. Initialement ce devait être sur l’inflation puis Jean-Paul Delevoye a évoquer les salaires. Certains économistes penchent pour une indexation du point sur le PIB.
Autre sujet sensible : le système à point calquerait la retraite sur l’intégralité d’une carrière et non plus sur les 25 meilleures années. Enfin, il y a la question de la pénibilité sachant par exemple qu’un ouvrier n’a pas la même espérance de vie qu’un cadre. Reste que pour beaucoup d’économistes quel que soit le système choisi, il restera la question du financement disponible. Emmanuel Macron a indiqué qu’il ne souhaitait pas dépasser 14% du PIB pour les dépenses de retraites. Soit donc un budget constant même si le nombre de retraités augmentent par la démographie.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !