Le Christ du plateau d'Assy quitte son église, pour l'année 2023.

Un corps décharné, déshumanisé par la souffrance et en même temps accueillant, paternel. Le Christ de Germaine Richier ne peut laisser indifférent. L'œuvre a d'ailleurs été au cœur d’une querelle sur l’art sacré, au moment de son installation en Haute-Savoie. Et voilà que le fameux musée d'art moderne de Paris le réclame, pour une exposition consacrée à la sculptrice ! Alors, avant les fêtes de fin d'année, Laurence Durieu, petite nièce de Germaine Richier, a tenu à assister à la dépose de la sculpture au plateau d’Assy. "Ce Christ a vécu une vie particulièrement agitée. Il a énormément compté pour ma grand-tante. C'est une œuvre qui mêle vraiment l'intime et le sacré" confie t-elle. 

 

Les œuvres nous reviennent restaurées 

Pour les paroissiens du plateau, se séparer du Christ en croix est un arrachement. Mais ils commencent à s’habituer à voir régulièrement partir en exposition des œuvres de leur église exceptionnelle. Françoise Eiberlé, est paroissienne et bénévole, engagée pour les visites de l’édifice : "Au début, cela nous plaisait pas, de voir partir des morceaux de notre église ! Mais beaucoup de paroissiens ont changé d'avis. Parce les œuvres nous reviennent restaurées et que la paroisse n'aurait pas les moyens de financer ces travaux. Et puis, c'est un rayonnement pour notre église. Cette année, de nombreux visiteurs de Notre-Dame-de-Toute-Grâce avaient vu l'exposition de Chagall à Metz".

 

Après Beaubourg, Montpellier

 

La paroisse Saint-François d'Assise en vallée d'Arve va devoir se passer du Christ de Germaine Richier presque toute l'année 2023. Après l'exposition consacrée à Germaine Richier à Beaubourg, la sculpture pourrait rejoindre Montpellier. Avec un retour prévu au mois de novembre prochain. En attendant, une photographie du Christ de Germaine Richier est présentée dans l’église cette année. Et un autre crucifix moderne a été installé en lieu et place de l’œuvre.