Les cas d'emprise spirituelle et d'agressions sexuelles dont la révélation secoue l'institution ecclésiale interpellent les fidèles comme les clercs. De nombreuses initiatives sont prises pour tenter de comprendre comment cela a pu se faire au sein de l'Église et interroger le système qui a permis de tels agissements.
De janvier à juin 2020, la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF) de Paris propose un cycle de conférences au Forum 104 à Paris sur le thème : "Pour sortir du cléricalisme". Début février on pourra découvrir la synthèse de la grande enquête lancée par La Croix et Le Pèlerin, "Réparons l'Église" avec l'ouvrage éponyme du Père Dominique Greiner (éd. Bayard). Et depuis octobre dernier, un article de Jean-Louis Schlegel fait grand bruit pami les catholiques, "Pourquoi on ne va plus à la messe ?", paru dans la revue Études. Il y est question notamment de "resacralisation" et de "recléricalisation".
Le cléricalisme, c'est l’ennemi numéro un du pape François : une maladie de l’Église qu’il s’attache à combattre depuis le début de son pontificat. Touchant les ministres ordonnés autant que les fidèles laïcs, il s’agit d’une idéologie se traduisant par des gestes et des paroles bien concrètes qui ont pour point commun une attitude autoréférentielle.
Une logique où la structure institutionnelle prévaut sur tout, avec une volonté de conserver les privilèges entourant telle ou telle fonction. Il en va du prestige d’une Église conçue moins comme le lieu prophétique appelé à recréer les liens d’une humanité dispersée que d’une instance de résistance dont la vocation serait de combattre un monde hostile.
Le cléricalisme, ne serait-ce pas en définitive une caricature de l'Église, qui est censée être un mystère de communion, un corps vivant qui ne prend son sens que par la réponse de ses membres à vivre et à annoncer l’Évangile ?
"Le cléricalisme est une véritable perversion dans l'Église", a dit le pape François (dans une conversation avec les jésuites du Mozambique et de Madagascar en septembre 2019), le cléricalisme qui a souvent favorisé une culture de l’abus, doit être combattue. Le chantier est vaste mais nécessaire.
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