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Le coronavirus, un révélateur des dérives de la mondialisation

RCF,  - Modifié le 11 mars 2020
Deux mois d’un virus assez peu létal mettent le monde à genoux. De quoi le coronavirus, sa propagation et ses conséquences sur l'économie sont-ils le signe? En quoi nous alerte-t-il?

Le mot "effondrement" est devenu un sujet de réflexion face à l’impasse écologique qui se manifeste devant nous et de la quasi-absence de réaction. Des piliers de nos sociétés vont nous faire défaut : quand ? Dans quel ordre ? On l’ignore, mais avec la fin du pétrole surabondant, la crise agricole à cause du chaos climatique et de la perte de biodiversité, pour ne citer que cela, les ressorts de notre prospérité vont prendre fin.

Un monde va finir, un autre va apparaître, c’est cela l’effondrement. Et nous n’entreprenons pas grand-chose pour devenir résilients et faire en sorte que ça se passe pas trop mal. Or le virus en remet une couche. Il révèle d’un coup des points faibles de notre système mondialisé. Comme avec les failles de sécurité en informatique.

Mais ce n’est pas une épidémie que l'on peut imputer à la crise écologique, contrairement aux virus du Sida (VIH) ou Ébola, qui étaient tapis dans les forêts équatoriales et qu’on est allés en déloger. Par contre, sa propagation ultra-rapide découle d’un monde qui vit par les échanges permanents, entre pays de tous niveaux de préparation sanitaire. On constate aussi des problèmes de la délocalisation des productions de médicaments. On découvre que la mise en quarantaine d’une région pendant quelques jours peut provoquer des catastrophes économiques à l’échelle du continent. Deux mois d’un virus assez peu létal mettent le monde à genoux.

Notre société avec toute sa technologie se découvre vulnérable d’une manière inattendue et imprévisible. D’autre part, le virus touche des pays comme l’Iran et sans doute ses voisins déjà sous tension notamment pour des raisons climatiques, ce qui peut les plonger dans le chaos avec là encore des répercussions planétaires. Notre civilisation hypermondialisée, où tout le monde dépend de tout le monde, se révèle hyper-vulnérable parce que les problèmes des uns se répandent chez tous les autres, sans pouvoir être contenus, et d’autant plus que si nous suspendons ces relations même quelques semaines, c’est l’asphyxie économique. Aujourd’hui c’est le virus qui exploite cette faille. Demain ce sera autre chose.

Passé le stade de l’urgence il faudra tirer les leçons, dans un contexte de crise écologique. C’est-à-dire de nombreux périls à affronter avec moins d’énergie, mais peut-être des recettes communes. Que faut-il relocaliser pour assurer notre sécurité ? "Et en même temps" comment faire face ensemble à des périls planétaires, comme le climat, qui ne connaissent pas les frontières : la solution ne peut pas être de recloisonner le monde. Cette alerte devrait nous conduire à lancer le chantier, à poser les principes d’un monde plus résistant.

 

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