Le 27 septembre dernier, un conflit de longue date s'est réveillé dans la région du Caucase. Il oppose l'Arménie à l'Azerbaïdjan. Des échanges de tirs et des bombardements ont fait rage entre les deux États dans la région montagneuse du Haut-Karabakh, peuplé majoritairement d'Arméniens chrétiens mais incorporé dans l’Azerbaïdjan.
Dans ce conflit meurtrier, la Turquie appuie le régime de Bakou et ravive de douloureux souvenirs. Pour Tigrane Yegavian, auteur du livre "Minorités d'Orient - Les oubliés de l’Histoire", l'histoire se répète : "L’Arménie est victime d’une guerre d’anéantissement. Les Arméniens sont victimes d’une sorte de nouveau génocide en plein XXIè siècle et ça évoque la répétition d’une histoire", déplore-t-il.
"Bombarder aveuglément des civils, des églises, les monuments historiques d’un peuple malgré toutes les lois internationales, qu’est-ce donc sinon un génocide ?", s’interrogeait encore il y a quelques jours le patriarche de l’Église apostolique arménienne, Karékin II. Une foi indissociable d'un peuple et un patrimoine qui est encore là pour en témoigner mais pour combien de temps ? "On ne peut pas distinguer la nation arménienne de son attachement viscéral à sa foi. Maintenant je m’inquiète du sort des couvents, des monastères arméniens qui vont se retrouver sous le contrôle azéri. Je crains un nouvel ethnocide", s'inquiète Tigrane Yegavian, qui a reçu le prix du Jury de l'œuvre d'Orient pour son livre.
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