« Trop d’enfants en situation de handicap continueront à être privés d’école, l’école ne sera jamais faite pour eux ». Ces mots sévères sont tirés de la tribune de Luc Gateau, le président de l’UNAPEI, une grande association de parents d’enfants handicapés. Autant dire qu’il sait de quoi il parle. Sur la page #jaipasecole, on peut lire des centaines de témoignages de parents en détresse. Car c’est de détresse qu’il s’agit.
Détresse des parents qui découvrent, au bout de dossiers et démarches interminables, que leur enfant ne sera scolarisé qu’une poignée d’heures par semaine. Détresse pour ceux qui se sont trouvé dans l’impossibilité d’aller à leur travail parce qu’ils ont appris le jour même de la rentrée que l’auxiliaire de vie scolaire n’est pas là, mais qu’on espère sa nomination bientô t! Détresse pour les enfants eux-mêmes évidemment : La maman de Soren, 10 ans, témoigne douloureusement de l’angoisse de son garçon autiste qui aime tant l’école, et qui ne comprend pas pourquoi il en est écarté cette année ! Détresse pour les accompagnateurs, aux contrats précaires, qui ne savent toujours pas s’ils auront un enfant à assister cette année, pour combien de temps par semaine, où,… Ils savent seulement que le cas échéant, ils n’auront reçu aucune formation au handicap spécifique de cet enfant. Ils devront apprendre au jour le jour à l’accompagner au mieux, au risque d’erreurs qu’on leur reprochera. Détresse des professeurs, des directeurs, qui sont trop souvent abandonnés par un système qui les laisse seuls et sans moyens, devant l’enfant et ses parents, au risque de paroles blessantes de leur part: « votre enfant est trop compliqué à gérer ».
Luc Gateau en appelle -je cite- à une « révolution culturelle » pour qu’enfin l’école soit inclusive ! Inclusive, cela signifie qu’elle s’adapte aux besoins particuliers de l’enfant, pas l’inverse ! On sait d’expérience, là où ça marche, que ce sont alors tous les enfants qui en bénéficient. Car une école qui sait s’ajuster aux besoins d’enfants handicapés, s’ajuste aux besoins spécifiques de chacun, quel qu’il soit. Alors la détresse peut se transformer en vie et en progrès ! Voilà une bonne révolution à faire ! Il y va de l’avenir de tous nos enfants, handicapés ou non. Accueillir un enfant handicapé dans une classe, c’est une chance pour tous !
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