C’était il y a 150 ans. Le 24 mai 1871, six otages, dont Monseigneur Darboy, archevêque de Paris et quatre religieux, tombent sous les balles des communards. L’exécution se déroule à la prison de la Roquette. Deux jours plus tard, le 26 mai, alors que le Conseil de la Commune vient d'être dissous, la foule massacre neuf prêtres et un séminariste, rue Haxo, dans le XXème arrondissement de Paris. Dans un climat de guerre civile, les communards ne veulent ni Dieu ni maître. Ils avaient commencé par piller, profaner les Églises, séquestrer les ecclésiastiques. Ils finissent par les exécuter. "Ce ne sont pas des prêtres résistants. Eux, ils voulaient rester là en témoignage de la présence du Christ. Ils sont restés chez eux. Ce n'était pas un geste militant, c'était un geste de foi en disant 'notre place est ici'", affirme le père Stéphane Mayor, curé de la paroisse Notre Dame des Otages.
En souvenir du massacre de la rue Haxo, une première chapelle est édifiée en 1894. Elle deviendra plus tard l’église Notre-Dame des Otages. Une église bâtie sur un lieu de martyr est une occasion de redonner un souffle spirituel à un quartier déchristianisé. "C'est un des rares lieux de Paris où une église est édifiée sur un lieu de martyr. Le but c'est de retrouver cette valeur spirituelle du don de soi", estime le père Stéphane Mayor.
Un procès en béatification est en cours pour cinq victimes de ce massacre, un religieux de Saint-Vincent de Paul et quatre prêtres picpuciens. En attendant, le diocèse de Paris se souvient toute cette semaine de ces événements tragiques. Une messe solennelle sera célébrée dimanche à Notre Dame des Otages par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.
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