Une semaine avant l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, l'Eglise catholique de France ressort une antique tradition de 3000 ans : la trêve Olympique. En Alsace, elle peut se vivre chez soi.
Lorsque Pierre de Coubertin instaure les Jeux Olympiques en 1896, il imagine l'événement sportif comme "les prémices d'une paix mondiale". Une intuition fondée sur l'antique tradition de la "trève olympique", période où conflit et guerre étaient suspendus afin qu’athlètes et spectateurs puissent se déplacer et rejoindre Olympie.
3000 ans plus tard, à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, l'Eglise catholique en Alsace reprend à son compte le principe de la trève étendue au niveau domestique et s'adresse "à tout un chacun, petit ou grand, qu'on soit en couple, en famille ou que l'on vive seul."
Pour ce faire, chacun est inviter à signer une charte, téléchargeable sur le site du diocèse de Strasbourg. "L'idée, c'est de vouloir être un artisan de paix, c'est-à-dire chercher à être en paix avec soi-même, si possible, mais aussi avec tous ceux qui nous entourent", explique Elisabeth Clément, responsable de la pastorale des familles à l'initiative du projet.
"Les principes et les valeurs, c'est surtout déjà prendre en compte que l'autre a le droit d'exister pour celui qu'il est, et qu'il est infiniment respectable. Je ne suis peut-être pas d'accord avec lui, mais je ne suis pas obligé de lui taper dessus ni de l'engueuler tout de suite."
Une démarche porteuse d'espérance dans une société divisée ces derniers mois par les conflits à Gaza ou en Ukraine, les violences des mineurs en avril et, plus récemment, la campagne des législatives en juin.
Si les Jeux Olympiques démarrent officiellement le 26 juillet, la trève commence une semaine avant. L'Eglise catholique de France organise des veillées de prière le 19 juillet, début de la trève symbolique où les chrétiens s'engagent à oeuvrer à leur niveau en faveur de la paix durant la durée des Jeux au 8 septembre (fin des Paralympiques). De son côté, la charte initiée par le diocèse de Strasbourg propose de prolonger la période jusqu'au 15 septembre.
"J'ose croire que si pendant deux mois on se veut être artisan de paix, on finit par prendre certains plis. Et j'ose espérer qu'effectivement, il y ait des habitudes de bienveillance et d'attention à l'autre qui reste par-delà le temps de la trêve."
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