La décision a fait l'effet d'une bombe au sein de l'Immaculée-Conception, un établissement catholique renommé de Pau. Le rectorat de Bordeaux a rendu son verdict mercredi 11 septembre 2024. Christian Espeso, directeur de cet ensemble scolaire sous contrat, est suspendu de ses fonctions pour une durée de trois ans jusqu'à sa retraite pour "atteinte à la laïcité". Maître Thierry Sagardoytho est l'un des avocats de Christian Espeso. Il dénonce une cabale à l'égard de son client.
Ces derniers mois, plusieurs syndicats d'enseignants avaient dénoncé le non-respect des obligations contractuelles de l'établissement envers l'État. Maître Thierry Sagardoytho est l'un des avocats de Christian Espeso. Pour lui, " il semble que ce soit une première en France et cela sent la cabale, la chasse à l'homme à l'égard de son client, notamment s'agissant de la conformité de l'enseignement dispensé au regard des obligations faites à tout établissement sous contrat avec l'éducation nationale.
Nous avons pu démontrer non seulement que les enseignements dispensés à l'immaculée sont flatteurs, puisque le taux de réussite y est extrêmement important, et que régulièrement, l'établissement envoie les meilleurs de ses élèves vers des grandes écoles, et en toute hypothèse, les taux de réussite au baccalauréat sont exceptionnels.
Parmi les griefs reprochés à ce chef d'établissement catholique, des cours de catéchisme obligatoire, des censures d'ouvrage, des intervenants réactionnaires, autre reproche, le fait d'avoir organisé une marche entre Pau et Lourdes.
"Les inspecteurs de l'éducation nationale ont vu à travers ça un acte de prosélytisme", explique maître Thierry Sagardoytho. "Nous contestons cette analyse parce que les parents qui scolarisent des enfants dans cet établissement catholique attendent évidemment qu'un enseignement catholique soit dispensé."
Il n'y a rien d'hérétique à faire participer ceux qui le veulent et qui l'acceptent à une messe dans le sanctuaire de Lourdes de la part d'un établissement qui a une obédience catholique.
"Ceux qui ne le souhaitaient pas étaient parfaitement en droit de ne pas y aller. Nous avons testé un père de famille de confession musulmane, un autre de confession israélite qui ont pu confirmer que leurs enfants n'avaient en aucune manière été l'objet d'un prosélytisme catholique."
Les avocats du directeur suspendu vont saisir le tribunal administratif de Bordeaux pour excès de pouvoir. Ils dénoncent "un dossier vide trafiqué et orienté". Le rectorat de l'académie de Bordeaux ne souhaite pour sa part pas s'exprimer. Il évoque une décision individuelle adressée à l'intéressé sur laquelle il n'est pas fondé à avoir une communication publique.
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