Fin février, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lançait officiellement la deuxième session du FORIF (le Forum de l’islam de France). Nouvel espace de dialogue après le Conseil français du culte musulman, il compte parmi ses participants, des représentants du culte musulman mais aussi de la société civile... dont des Alsaciens.
En 2018, les Assises territoriales de l’Islam de France étaient lancées pour la première fois, avant que deux autres éditions soient organisées en 2019 et 2021. Avec comme enjeu de recueillir les préoccupations des acteurs du culte musulman et de la société civiles. Organisées par les préfets de région, ces assises sont le premier maillon d’un dialogue plus global.
Exit donc le Conseil français du culte musulman (CFCM) lancé sous Sarkozy et qui peinait grandement à faire consensus. Cette fois, le FORIF ne ‘représente’ pas le culte musulman, mais se définit comme un espace de dialogue. Ses membres sont issus des réalités locales des Assises territoriales de France, répartis en groupes de travail. Professionnalisation et recrutement des imams, sécurisation des lieux de cultes, financement… sont autant de thématiques transversales reprises à l’échelle nationale et considérées comme ‘prioritaires’ par ses membres. Pour Kalilou Sylla, imam de la grande mosquée de Strasbourg et membre du FORIF, ce dernier a au moins le mérite de relancer le dialogue :
On n'a pas été jusqu'à maintenant en capacité de créer ou d'organiser ce qui est nécessaire. On a une initiative qui semble bienveillante, dans laquelle on peut travailler.
Concernant la professionnalisation des imams, le sujet est vaste et l’enjeu est grand. La volonté gouvernementale n’est pas nouvelle, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaitait en début d’année voir émerger "un statut officiel de l’imam en France pour la rentrée" Plusieurs propositions ont été faites pour tenter d’unifier ce statut, mais le flou demeure. Dans un premier temps, le FORIF souhaite donc faire des propositions, sans qu'aucune obligation ne soit impliquée.
Autre sujet : celui de l’islamophobie. Il existe déjà des associations locales présentent sur le terrain pour sensibiliser à la question. Le FORIF pourrait permettre la création d’une dynamique nationale de sensibilisation, alors que le sujet n’est que très peu évoqué, au sein et en dehors de la communauté musulmane.
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