Il y a 50 ans mourait le général de Gaulle. Une commémoration qui interroge son héritage auprès de la classe politique française. Ancien député et haut-fonctionnaire, Henri Guaino s’est posé la question dans son dernier livre "De Gaulle, le nom de tout ce qui nous manque" (éd. du Rocher).
Henri Guaino s’est toujours défini comme gaulliste. "J’ai vécu mon enfance alors que le général de Gaulle était président de la République. Et je dois dire que cette période m’a profondément marqué", raconte l’homme politique. L’armistice du 11 novembre 1918, l’appel du 18 juin 1940… Le général de Gaulle a conservé une image très forte dans l’imaginaire collectif et dans le récit national. "Il n’y a pas d’histoire nationale sans une incarnation de cette histoire", assure Henri Guaino.
"Les grands personnages qui ont fait cette histoire ont permis à la France de ne pas disparaître", explique Henri Guaino, selon qui de Gaulle a incarné "la force du non", "le refus de tout ce qui menace d’asservir un peuple". Toutefois, cette France léguée par le général de Gaulle "s’est délitée au cours des dernières décennies" selon Henri Guaino. "Le gaullisme avait été la dernière manifestation du refus de ce délitement", ajoute-t-il. "La question c’est de savoir si nous allons accepter que le délitement continue", affirme l'homme politique.
"Il y a dans l’opinion une résonance du mot gaullisme", explique Henri Guaino. "Dans la crise que nous vivons, les gens ne trouvent pas la classe politique à la hauteur des circonstances et presque spontanément ce qui leur vient à l’esprit c’est de Gaulle car c’était la dernière incarnation du refus du délitement", explique-t-il.
Déjà sept présidents se sont succédés depuis de Gaulle. Et un en particulier "a eu la lourde tâche de succéder directement à de Gaulle" : Georges Pompidou. "Il a incarné cette autorité de l’État, cette culture française et cette monarchie républicaine qui ne reposait plus sur un personnage et à laquelle il fallait donner une légitimité propre", affirme Henri Guaino.
Depuis, quelques présidents ont été à la hauteur du général selon l’homme politique. "Quand l’actuel président de la République s’est fait élire, il a rappelé l’importance de la verticalité", se rappelle Henri Guaino. Une vision bien différente de celle incarnée par Charles de Gaulle. "La verticalité de Jupiter n’est pas celle du monarque républicain. En voulant être gaullien, on finit par être le contraire du gaullisme", conclut-il.
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