Hier, Emmanuel Macron a suscité la colère des agriculteurs en invitant au débat du Salon de l’agriculture Les soulèvements de la Terre, collectif écologiste radical, que Gérald Darmanin voulait dissoudre en 2023. L'Elysée a finalement rétropédalé. Rémi Branco, vice-président socialiste du conseil départemental du Lot revient sur la colère des agriculteurs et l’utilité d'un Grand débat au Salon de l’agriculture.
"Une proposition empreinte de provocation et qui ne pouvait pas être propice à un dialogue serein", réagit Rémi Branco face à la proposition d'Emmanuel Macron d’accueillir pour le débat Les soulèvements de la Terre. "Il n’y a pas assez de monde autour de la table, il faut élargir la discussion", affirme l'actuel vice-président du Lot. De son côté, la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) manquera à l'appel. "Je ne serai pas l'acteur de quelque chose que je considère comme particulièrement cynique et qui ne permet pas le dialogue dans de bonnes conditions", a déclaré aujourd'hui le président de la FNSEA sur BFMTV.
Pour Rémi Branco, il faut élargir la question de l'agriculture à l'alimentation et à la santé. "Il est plutôt intelligent de ne pas vouloir seulement les agriculteurs et le pouvoir autour de la table", soutient l'ancien chef de cabinet du ministère de l'agriculture. D'autant plus que la crise économique concerne toutes les filières agricoles : la filière porcine, laitière, bovine, et fruits et légumes. "Toutes doivent prendre part au débat", défend Rémi Branco.
"Ce débat débouchera sur pas grand chose, il ne faut pas attendre des solutions d'une réunion avec 200 personnes. Cela fait des mois que les solutions auraient dû être prises, maintenant il faut faire vite", assène Rémi Branco. Aujourd’hui, ce débat a pour but de convaincre que les annonces qui ont été faites seront mises en place. Mais il s’agit maintenant de donner des prix et des perspectives aux agriculteurs. Rémi Branco aimerait davantage une vraie discussion pour arriver à des actions concrètes : "Toutes les filières n’ont pas les mêmes intérêts alors les syndicats ne repartiront pas gagnants, c’est donc une négociation".
"Les agriculteurs doivent revenir sur leur terre”, affirme Rémi Branco, mais la colère est peut-être pire. "Pire que les barrages, il y a l'abandon des exploitations” s’alarme-t-il, dénonçant "l'abandon de ceux qui sont en place et le découragement de ceux qui vont leur succéder". Un agriculteur sur deux qui va prendre sa retraite en 2030 et la relève est attendue.
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