Dans un monde rural en pleine mutation, quel avenir possible ? Quelles solutions pour lutter contre le départ des populations vers les villes ? Quelles pistes d’activités nouvelles pour faire vivre une économie dans l’espace rural ? Quels liens nouveaux tisser avec les villes ? Autant de questions qu’a exploré cette émission, avec des acteurs de la vie politique et économique et sociale des territoires de l’Aube et de la Haute-Marne.
Territoires de Fraternité | JOURNéE SPéCIALE Quel avenir pour les territoires ruraux? en direct de Troyes
Les territoires ruraux, loin des idées reçues, peuvent être porteurs de véritables opportunités économiques notamment. Quoi qu'en en pense, l'emploi existe en milieu rural. C'est ce qu'explique Laure Clerget, chef d'entreprise dans le département. Elle ajoute que beaucoup d’entreprises en ruralité. La première difficulté pour elle, c'est de devoir s’intégrer dans les réseaux locaux.
Philippe Adnot, président du département, explique quant à lui qu'il faut veiller à ce que tous les territoires se développent, au sein du département. Une vraie nécessité pour les élus de terrain, précise le sénateur. Rebondissant sur le sujet de l'entrepreneuriat, Philippe Adnot reconnait que pour que les entreprises s'installent en ruralité, il faut évidemment les accompagner. Pour le président du département, cette collectivité particulière pense avant tout à ses habitants, à la différence de collectivités plus importantes, qui sont obligées de penser globalement.
Il rappelle également l'importance de valoriser la particularité et richesse du territoire. Prenant l'exemple de l'Aube, il rappelle que ce département dispose d'un patrimoine et d'une histoire unique. L’Aube est par exemple le département-capitale du vitrail. Deux cent églises disposent de vitraux classés.
Pour qu'un territoire rural soit attractif, il faut qu'il puisse offrir un minimum de services. Internet, cantines, écoles, transports, santé, services à la personne. Les sujets sont nombreux, les absences d'évolution aussi. Elsa Brulez, agricultrice, explique notamment qu'avec une meilleure connexion Internet, elle ferait connaître plus facilement le fruit de son activité. Un problème soulevé également par Laure Clerget.
Un spectateur de l'émission soulève également la question de l'accès aux soins. Les territoires ruraux manquent crucialement de médecins généralistes, c'est ce qu'on appelle les déserts médicaux. Et l'absence de maisons médicale ne vas pas régler le problème. Pour Philippe Avnot, les maisons médicales ne peuvent remplacer les médecins de campagne. Il préfère pointer du doigt l'absence de conditions d'installation des généralistes.
Durant l'émission, c'est la question des transports qui a également été soulevée. Le problème d'accessibilité , qu'il s'agisse des personnes âgées, ou des stagiaires pour les entreprises, est un fait majeur. L'absence de covoiturage dans certaines zones plus ou moins isolées, et les difficultés des transports en commun n'améliorent évidemment pas l'attractivité du territoire.
Elsa Brulez, agricultrice céréalière qui fabrique des pâtes sèches dans sa ferme, met particulièrement l'accent sur l'agriculture diversifiée et les circuits courts. Elle explique que les agriculteurs de la zone s'organisent en petites fermes. Quant à Elsa, elle produit plusieurs céréales en agriculture biologique. Elle veut répondre à un véritable besoin alimentaire au niveau local, en circuit court. Pour cette agricultrice, la diversification agricole représente une réelle voie de développement pour les territoires ruraux.
Une agriculture loin des élevages et des productions intensives, qui fonctionnent grâce au territoire et pour le territoire. Forte de son activité, débutée récemment, et qui fonctionne, Elsa Brulez veut faire connaître son activité à la population locale. Régulièrement, des événements sont organisés autour de l’agriculture, afin de faire découvrir le patrimoine agricole aux habitants du département.
Une émission qui témoigne de la vitalité d'un territoire local, qui bénéficie de l'énergie de ses acteurs locaux, qu'ils soient élus, ou membres de la société civile. Une vitalité qui ne peut fonctionner que si membres du secteur public et du secteur privé travaillent de concert, afin de relever les défis. C'est sans doute cela, la vraie conclusion de cette journée spéciale.
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