Le cœur de Pauline Jaricot intrigue les scientifiques. Non seulement il est resté naturellement intact pendant plus de 160 ans, mais il ne porte aucune trace de la maladie cardiaque dont souffrait la lyonnaise. Cela confirme-t-il l'idée d'un miracle dans la vie de Pauline Jaricot ?
À sa mort le 9 janvier 1862, on avait pensé que Pauline Jaricot était décédée d’une maladie du cœur après une vie marquée par une santé fragile. Pourtant, le cœur de la lyonnaise morte à 62 ans est particulièrement bien conservé et ne montre aucun signe de faiblesse. C’est la conclusion du Pr. Philippe Charlier, qui a examiné la relique.
Pauline Jaricot est une laïque française du XIXe siècle, béatifiée le 22 mai 2022 à Lyon. C'est à elle que l'Église doit la création des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), qui est aujourd'hui une institution du Saint-Siège.
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Y a-t-il eu une guérison miraculeuse dans la vie de Pauline Jaricot ? La découverte du Pr Charlier pourrait l’attester. "Du fait que le cœur n’avait pas de traces de pathologie humaine, explique Stéphane Crevat, artisan lyonnais en charge de la restauration du reliquaire, ça pose la question de la guérison miraculeuse de Pauline Jaricot dans les années 1830." Un miracle qui pourrait être dû à l’intercession de sainte Philomène.
Parce qu’elle était malade du cœur, la bienheureuse a effectué en juillet 1835 un pèlerinage en Italie à Mugnano del Cardinale, près de Naples, où sont exposées les reliques de sainte Philomène. Cette martyre du IVe siècle, dont les dépouilles ont été découvertes en 1802, suscitait au XIXe une très grande dévotion. Devant ses reliques, Pauline Jaricot se serait tout de suite sentie mieux. C’est à sa demande que la chapelle Sainte-Philomène a été érigée à Lyon.
"On ne peut pas encore conclure à ce stade-là qu’il y a un miracle, prévient toutefois Mgr Olivier de Germay, mais en tout cas du côté de la science rien ne contredit l’hypothèse d’une guérison miraculeuse." Si l’archevêque de Lyon se montre prudent, "une guérison inexpliquée" pour la science, c’est "la première étape" pour que l’Église puisse reconnaître un miracle. "Après, l’Église – et là il y a une dimension spirituelle – va dire nous on reconnaît dans cette guérison un signe qui vient de Dieu… Et donc on va dire ou pas que c’est un miracle." Reste que "le vrai miracle" en ce qui concerne Pauline Jaricot, "c’est sa vie", rappelle le primat des Gaules, une vie "transformée par la grâce".
L’an dernier, en vue de la cérémonie de béatification, on a confié à l’artisan restaurateur Stéphane Crevat le reliquaire qui contient le cœur de Pauline Jaricot, conservé à l'église Saint-Polycarpe, à Lyon. C’est lui qui a suggéré l'idée de faire étudier le cœur par un professeur de médecine parisien avec qui il a l'habitude de travailler sur des reliques religieuses. "Ce qu’il y a d’extraordinaire, raconte Stéphane Crevat, c’est que les analyses ont montré que la relique n’avait jamais été embaumée, donc c’est déjà un mystère en quelque sorte, après on l’interprète un peu comme on le souhaite. On peut voir ça comme un miracle, on peut voir ça comme le hasard, mais bon après c’est la foi qui intervient."
Un cœur non embaumé resté intact après plus de 160 ans ? Cela intrigue la presse scientifique, comme Géo ou Sciences et avenir. Et que ce soit "un monde scientifique, un monde parfois éloigné de la foi" qui s’intéresse au cœur de Pauline Jaricot, est "remarquable", relève l’abbé Pierre Perret président de la commission des reliques du diocèse de Lyon. "Ça permet à la bienheureuse Pauline Jaricot peut-être de continuer encore sa mission d’une autre manière..."
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