Au Nicaragua, le gouvernement a annoncé dimanche 14 Janvier 2024 la libération et le départ pour Rome de 19 religieux critiques à l’égard du président Daniel Ortega. Quinze prêtres, deux séminaristes et deux évêques, dont l’emblématique évêque Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, condamné à 26 ans de prison sans procès. Des libérations possibles grâce à l'action diplomatique du Saint Siège. Jules Girardet, chargé de mission Amérique latine au CCFD Terre Solidaire décrypte les coulisses de ces libérations au micro de Pauline de Torsiac.
Au Nicaragua, le gouvernement a annoncé dimanche 14 Janvier 2024 la libération et le départ pour Rome de 19 religieux critiques à l’égard du président Daniel Ortega. Quinze prêtres, deux séminaristes et deux évêques, dont l’emblématique évêque Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, condamné à 26 ans de prison sans procès.
Ils sont 19 au total à avoir recouvré la liberté : quinze prêtres, deux séminaristes et deux évêques, dont l’emblématique évêque Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, condamné à 26 ans de prison sans procès. Tous avaient été arrêtés par le régime autoritaire de Daniel Ortega. Il les accuse de conspiration ou d’avoir soutenu l’opposition. Ces libérations ont pu aboutir après l’action diplomatique du Saint Siège. "Depuis les 17 arrestations de religieux entre Noël et le jour de l'an, des tractations avaient lieu entre le Vatican et le gouvernement du Nicaragua, explique Jules Girardet, chargé de mission Amérique latine au CCFD Terre Solidaire." C'est assez étonnant" dans la mesure où il n'y avait plus de relations diplomatiques depuis l'expulsion du nonce apostolique en 2022.", ajoute t'il. Malgré cette détérioration, ils sont parvenus à un accord pour libérer les 19 religieux dont l'évêque Mgr Rolando Alvarez."
"2023 a été la pire année pour l'Eglise catholique au Nicaragua. On ne compte plus le nombre d'agressions, d'arrestations arbitraires, de procession publiques interdites." reconnaît Jules Girardet. "En réalité, le régime Ortega cherche à se débarrasser des éléments qui perturbent sa stabilité, des voix d'opposition", ajoute t'il. "Ces libérations sont une bonne nouvelle pour ces religieux qui étaient prisonniers mais pour l'avenir démocratique et l'Eglise au Nicaragua c'est très préoccupant.
Le pape François a d’ailleurs partagé son inquiétude aux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège lors de la cérémonie des voeux la semaine dernière. Selon l’avocate Martha Molina, exilée aux États-Unis, 176 prêtres et religieux ont depuis 2018 été expulsés, bannis ou interdits d’entrée au Nicaragua, pays d’Amérique centrale où près de la moitié des 6 millions d’habitants sont catholiques. Les religieux arrivés à Rome pourraient, comme d’autres prêtres du Nicaragua expulsés en octobre dernier, être accueillis dans des structures du diocèse de Rome.
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