Pape à Marseille : Lampedusa, un cri d'alarme au cœur des Rencontres méditerranéennes

C’est tout un symbole. D’un côté, les organisateurs peaufinent les derniers détails à Marseille des Rencontres Méditerranéennes. De l’autre, les pays européens se crispent face à un nouvel afflux de migrants sur l’île italienne de Lampedusa. Lundi soir, à Rome, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin prônait la fermeté vis-à-vis des arrivées de clandestins.

Dans ce contexte, ces rencontres à Marseille, que doit clôturer le Pape François samedi, prennent un relief particulier. Ce grand rassemblement de soixante-dix évêques et soixante-dix jeunes du pourtour de la grande bleue vise justement à échanger sur les enjeux de migration, mais aussi d’écologie, de pauvreté ou encore de conflits géopolitiques.

Ouvrir son cœur à ces peuples

C’est une rencontre essentielle pour éviter que l’on se crispe sur ce défi migratoire d’une façon trop politique. C’est aussi une invitation à ouvrir son cœur à ces peuples qui ont été forcés à des mobilités » souligne le père Alexis Leproux, vicaire épiscopal chargé des relations méditerranéennes du diocèse de Marseille, invité de la Matinale RCF.

Plus de 12500 migrants à Lampedusa

En une semaine dernière, près de 12 500 migrants ont accosté à Lampedusa, soit plus du double de la population, mettant à rude épreuve les structures d’accueil sur place.

« Cet afflux à Lampedusa donne un focus sur un lieu et à un moment-précis, mais il y a cette réalité dans l’humanité entière » relève le père Alexis Leproux. Selon lui, se pose la question pour les Chrétiens et tous les gens de bonne volonté de « comment accompagner ces souffrances et comment l’Église peut être une présence accueillante et fraternelle ».

Pour les organisateurs des rencontres de Marseille, les différents enjeux mondiaux se retrouvent de façon plus intense sur la Méditerranée qui est un carrefour des civilisations et de religions.

Tisser des liens fraternels

« Il est important de tenir ces défis ensemble. Personne ne peut résoudre ce problème de façon isolée, d’où l’idée de ces rencontres pour créer des liens fraternels » conclu le Père Alexis Leproux.

C’est justement ce qu’essaye de faire les soixante-dix jeunes invités arrivés lundi. Ils viennent de 25 pays de la Méditerranée : Maroc, Liban, Israël ou Turquie. Ils ont tous les profils et sont de toutes les confessions : chrétien, musulman, juif ! Le pape François lui-même viendra à la session de clôture samedi avant de célébrer la messe samedi 23 septembre au Stade Vélodrome devant 57 000 personnes.