La Conférence des évêques de France lance une grande enquête dans le cadre des États généraux du Patrimoine religieux. Les 104 diocèses français de métropole et d’outre-mer vont être consultés pour mieux recenser ces trésors.
Du Mont Saint Michel à Notre Dame de Paris en passant par Notre Dame de la Garde, Vézelay ou Rocamadour, le patrimoine c’est d’abord des églises, des cathédrales et des sanctuaires. Le patrimoine religieux c’est aussi les objets précieusement conservés comme les calices, les chasubles, les vitraux, les livres et les orgues. Le patrimoine c’est encore la culture et les coutumes qui se transmettent de générations en génération, les chemins de pèlerinages comme Saint-Jacques-de-Compostelle, les pardons bretons, les Ostensions Limousines, les fêtes johanniques, les confréries. La grande enquête sur le patrimoine religieux va permettre de recenser toutes ces merveilles dans une perspective missionnaire.
On dit qu’on a 100 000 églises en France, mais combien sont ouvertes ?
Pour le Père Gautier Mornas, responsable du département Art Sacré de la Conférence des évêques de France et Secrétaire des Etats Généraux du Patrimoine Religieux, cet inventaire va permettre de « mieux connaitre ce patrimoine, le valoriser et mieux le protéger. On dit qu’on a 100 000 églises en France, mais combien sont ouvertes ? » s’interroge le père Mornas qui s’émerveille de ce patrimoine considéré comme le « plus grand musée de France ». L’enquête de 150 questions va permettre d’en explorer toutes les œuvres qui sont aussi des objets liturgiques qui servent à la célébration de la messe.
L’enquête va sans doute montrer qu’il y a un bon nombre d’églises qui ne sont plus très fréquentées par les fidèles, mais qu’il y a une multitude d’usages possibles compatibles avec le culte et la vocation principales de ces églises. Le père Gauthier Mornas précise que « les usages compatibles au culte sont co-naturels à la vie de l’édifice. On a toujours vécu plus que le culte dans les églises, on s’est toujours rassemblé pour autre chose que la messe dans les églises. Lorsqu’on sert un repas à une personne précaire dans une église, c’est le culte, c’est l’Evangile ».
La musique est un des volets passionnant de cette enquête sur le patrimoine religieux. Il y a des instruments de musique qui n’existe que dans les églises : les orgues, les carillons, les cloches, les harmonium… et les voix. Le père Gauthier Mornas explique qu’aujourd’hui « beaucoup de français de chantent qu’à la messe. S’ils ne chantaient pas le dimanche, ils ne chanteraient jamais de leur vie. On estime qu’avec toutes les chorales des paroisses on a le plus grand chœur de France »
Le patrimoine religieux ne concerne pas que les fidèles et l’Eglise. Le père Gauthier Mornas précise d’ailleurs que « cette enquête ne pourra se faire qu’avec les acteurs locaux du patrimoine : les pouvoirs publics puisque la majorité les églises sont la propriété des communes, avec partenaires de la promotion touristique et avec les mécènes pour financer la restauration de ce patrimoine sacré »
Lancés en septembre 2023 les Etats Généraux du Patrimoine Religieux, s’achèveront en décembre 2024 au moment de la réouverture de Notre-Dame de Paris.
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