Au cœur de nombreux conflits et enjeux géopolitiques au Proche-Orient, le plateau du Golan a subi une attaque ce samedi 27 juillet, causant la mort de 12 enfants. Un de ces tirs de roquettes a eu lieu suite au décès de quatre combattants du mouvement terroriste libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis une réponse sévère. Frédéric Encel, géopolitologue et spécialiste de la région, décrypte la situation.
Situé au sud-ouest de la Syrie, le Golan était un territoire syrien avant l'indépendance du pays en 1945-46. Cette région, relativement pauvre a pris une importance stratégique au fil des années. "Pour Israël, ce territoire représente un intérêt d'autant plus grand qu'un château d'eau", explique Frédéric Encel.
Ce territoire, riche en ressources hydriques grâce à sa pluviométrie élevée, est devenu un point d'observation stratégique et un site de tir potentiel. En 1967, lors de la guerre des Six Jours, Israël a pris le contrôle du plateau du Golan, qui était alors une zone frontière avec des enjeux géopolitiques majeurs.
Le plateau du Golan est reconnu comme territoire israélien uniquement par les États-Unis, et ce depuis sept ans, observe Frédéric Encel. "Il y a une particularité, c'est que le Golan est habité par une population druze. Les Druzes sont environ 25 000 sur le plateau", détaille-t-il.
La communauté internationale a largement condamné l'annexion du plateau du Golan par Israël, mais cette condamnation reste sans effet concret. "Depuis 2011, la Syrie est déchirée par une guerre civile, ce qui rend les revendications de restitution du plateau par Bachar-Al-Assad peu audibles", souligne Frédéric Encel.
De son côté, la France estime que la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan est contraire au droit international.
Les Druzes constituent une communauté religieuse souvent méconnue. "Les Druzes, à l'origine, sont une branche du chiisme, eux-mêmes une minorité de l'islam" , poursuit le géopolitologue. Ils ne sont pas reconnus par la majorité des musulmans sunnites en raison de leurs croyances en la réincarnation et de leur perception du prophète Mahomet comme un prophète parmi d'autres. De plus, ils pratiquent l'endogamie et se définissent davantage par une identité culturelle et ethnique que religieuse.
Les Druzes n'ont jamais revendiqué un État-nation et sont connus pour leur grande loyauté envers les régimes politiques sous lesquels ils vivent. En Israël, ils sont très loyaux à l'État et beaucoup participe au conflit aux côtés des soldats israéliens juifs à Gaza.
"Une grande communauté de 150 000 druzes est également présente en Galilée, où ils participent non seulement aux travaux du pays, mais sont aussi des citoyens israéliens comme les autres", assure Frédéric Encel.
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