J’ai rencontré il y a quelques jours la communauté chrétienne d’une grande et prestigieuse école d’ingénieurs pour échanger - entre autres choses- sur l’éthique en entreprise et les enjeux des nouvelles technologies.
J’appréhende toujours la rencontre avec des étudiants. Parce que leur jeunesse les a préservés des compromissions et que leur intelligence aiguisée leur permet de débusquer nos impostures. J’ai toujours peur de me retrouver face à mes incohérences !
Cela dit, j’ai été très gentiment reçu. Nous avons commencé par une messe magnifique, et nos échanges se sont poursuivis assez tard dans la soirée, en toute amitié.
Ces garçons et ces filles aspirent à de grandes et belles choses. Vraiment. Mais ils ne se sentent pas suffisamment armés, éclairés, pour prendre pleinement leur place dans ce monde d’une manière cohérente avec leur foi.
Ils sont brillants. Ils maitrisent les concepts, la technique et les méthodes. Ils ont acquis une capacité de travail hors norme. Ils ont une bonne idée des carrières qui les attendent et des grilles de salaires auxquels ils peuvent prétendre. Mais, en réalité, ils ne savent pas bien comment donner du sens à tout ça. Comment ne pas se compromettre, ou mettre à mal un CV si durement acquis.
Comme beaucoup d’entre nous d’ailleurs.
Cela m’a inspiré que quoi qu’il en soit, nous avons le plus beau CV du monde, pour donner du sens à nos vies, et que nous n’en sommes pas conscients.
Avant d’être étudiant, journaliste ou chef d’entreprise, par les grâces de notre baptême, nous sommes « prêtre, prophète et roi ». C’est pas mal comme fonction, non ? En tout cas cela nous oblige !
D’avantage que quelques stages ou quelques années d’exercice professionnels, aussi brillantes soient-elles, notre principale expérience est d’être « sel de la terre et lumière du monde ». Rien que cela !
Si nous devons évoqués nos qualités, n’oublions pas les dons reçus de l’Esprit Saint Lui-même à notre Confirmation : La sagesse, l’intelligence, la science, la force, le don de conseil, la piété, la crainte de Dieu. Que faisons-nous de ces talents ?
Lorsqu’on nous parle de réseaux - nous ne sommes peut-être pas fils de ministre ou de capitaine d’industrie - mais nous sommes résolument « fils de Dieu » par notre baptême et membre de la communion des Saints par l’eucharistie. Voilà un soutien précieux pour avancer dans la vie !
Quant aux langues, nous parlons la langue que tous les peuples comprennent, celle de la charité qui nous conduit naturellement à nous engager au service des plus fragiles et du bien commun.
Ce CV nous le partageons tous. Il est magnifique. Il n’est pas nécessaire de passer des concours ou des entretiens d’embauche pour le revendiquer. En revanche, si nous voulons être cohérents, il nous conduit à une seule carrière… celle de la sainteté.
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