Que retenir du pontificat de Benoît XVI ? L’histoire gardera de lui l’image d’un intellectuel brillant, d'un homme au caractère humble et doux, qui selon certains n’était sans doute pas fait pour être pape. On lui a en effet reproché plusieurs erreurs de communication. Il a toutefois initié d’importants chantiers qui ont préparé le pontificat de François. Voici les 10 dates de son pontificat à retenir.
Né en 1927 à Marktl, en Bavière, Joseph Ratzinger est devenu pape sous le nom de Benoît XVI à l’âge de 78 ans. Il s’est éteint le 31 décembre 2022, à l’âge de 95 ans, neuf ans après avoir renoncé à sa charge. L’histoire gardera de lui l’image d’un intellectuel brillant, d'un homme au caractère humble et doux, qui n’était sans doute pas fait pour être pape. On lui a en effet reproché plusieurs erreurs de communication. Il a toutefois initié d’importants chantiers qui ont préparé le pontificat de François. Voici les 10 dates de son pontificat à retenir.
Joseph Ratzinger s'est éteint le 31 décembre 2022, à l'âge de 95 ans. Il avait été élu pape le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI et avait renoncé à cette charge huit ans plus tard. Qui était Benoît XVI ? Quelles images garderont de lui les catholiques et le monde ? La rédaction de RCF vous propose une programmation spéciale en hommage au pape émérite.
"Après le grand pape Jean-Paul II, les cardinaux ont élu un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur." À peine élu pape, le 19 avril 2005, Benoît XVI s’est présenté avec humilité sur le balcon de la place Saint-Pierre. Le premier pape allemand de l’histoire, qui avait vécu la Seconde Guerre mondiale, a choisi son nom en hommage au co-patron de l’Europe saint Benoît de Nursie et à Benoît XV, pape durant la Grande Guerre. Benoît XVI a voulu placer son pontificat sous le signe de la "réconciliation" et de "l’harmonie entre les hommes et entre les peuples".
Neuf mois à peine après son élection, le 25 janvier 2006, paraît la première encyclique de Benoît XVI, "Deus caritas est" ("Dieu est amour"). Un texte qui s'est vendu à plus d’un million d’exemplaires. En pédagogue soucieux de rappeler le sens de la foi chrétienne et les fondamentaux du catéchisme de l’Église catholique, Benoît XVI a voulu redire que Dieu est Amour. Et que le nom de Dieu ne peut pas être utilisé pour justifier tout acte de violence. Les derniers mots de ce pape qui n'a cessé de remettre le Christ au centre de la foi catholique ont été : "Jésus je t'aime".
Le 12 septembre 2006, alors qu'il était en visite pastorale en Allemagne, Benoît XVI a défrayé la chronique un peu malgré lui. Cinq ans après le 11 septembre 2001, il a repris dans son discours une question que l’on se posait au Moyen Âge sur la place de la raison dans l'islam. Une intervention jugée maladroite de la part d’un pape, qui a en tout cas été très mal perçue en particulier dans le monde musulman. Deux mois plus tard, Benoît XVI se rendait pour la première fois depuis son élection dans un lieu de culte musulman, à Istanbul, où il a prié dans la mosquée bleue.
Benoît XVI est le premier pape à avoir rencontré des victimes de prêtres pédocriminels. C’était aux États-Unis, en avril 2008. Dès 2006, il avait pris des mesures pour écarter Marcial Maciel - le fondateur des Légionnaires du Christ coupable d’actes pédocriminels. Il est permis de supposer que Benoît XVI a eu un aperçu de la crise des abus alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Une fois élu pape, il s’est emparé du dossier et a pris des mesures, d’abord à l’égard des victimes, en formulant des demandes de pardon. Sous son pontificat, des sanctions ont été prises à l’encontre des prêtres abuseurs.
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L’articulation entre foi et raison est l’un des sujets théologiques sur lesquels Benoît XVI a apporté une contribution décisive. Le 12 septembre 2008, son discours devant plus de 600 personnes au collège des Bernardins à Paris a été particulièrement remarqué. Il a notamment invité à ne pas s’en tenir à une interprétation littérale des Écritures saintes.
En tant que pasteur Benoît XVI a eu à cœur d’œuvrer à l’unité de l’Église. C’est sans doute ce qui l’a poussé à publier, le 7 juillet 2007, son motu proprio Summorum Pontificum sur la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Un geste envers les traditionnalistes puisque ce motu proprio libéralisait la messe de rite tridentin. Deux ans après, en janvier 2009, Benoît XVI annonçait la levée de l’excommunication de quatre évêques intégristes, dont Richard Williamson. Or, ce dernier avait tenu des propos négationnistes à la télévision suédoise. L’affaire Williamson a fait couler beaucoup d’encre et mis à mal cette tentative de réconciliation.
Il avait ouvert la cause en béatification de Jean-Paul II, peu de temps après son élection. Le pape Benoît XVI a célébré la messe de béatification de son prédécesseur le 1er mai 2011, soit six ans à peine après sa mort. Un événement qui avait rassemblé des milliers de personnes place Saint-Pierre à Rome. Au total, Benoît XVI a proclamé 45 saints, dont les Françaises Marie-Eugénie de Jésus et Jeanne Jugan, ainsi que Kateri Tekakwitha, la toute première sainte amérindienne.
Dans les pas de Jean-Paul II, Benoît XVI a réuni à Assise les représentants des différentes religions, le 27 octobre 2011, soit 25 ans après la toute première Rencontre d’Assise. Un temps de prière pour la paix au cœur de la cité du Poverello - saint François d’Assise, qui avait au XIIIe siècle, prêché la paix au cours de la cinquième croisade. Réputé gardien intransigeant du dogme, Benoît XVI a surpris les observateurs en sa faisant artisan du dialogue interreligieux.
Benoît XVI a toujours défendu Vatican II, qu’il a annoncé vouloir mettre en œuvre après son élection. Il avait d’ailleurs participé au concile en tant qu’expert, alors qu’il était simple prêtre. 50 ans après l’ouverture de Vatican II, Benoît a lancé l’Année de la foi, le jeudi 11 octobre 2012. Le souverain pontife, qui avait plus d’une fois pointé du doigt dans ses écrits les maux de la société contemporaine marquée par l’individualisme, souhaitait encourager les fidèles à redécouvrir la foi chrétienne.
On s’en souvient, le pape avait créé la surprise même parmi les plus fins observateurs en annonçant qu’il renonçait à sa charge. Le 11 février 2013, Benoît XVI, âgé de 85 ans, déclarait : "Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien."
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De très nombreuses suppositions ont été formulées sur les causes réelles de sa démission : est-ce l’ampleur de la crise des abus sexuels qui l'y a poussé ou bien l’affaire Vatileaks ou encore le scandale de l'IOR, la "banque du Vatican" ? Durant son pontificat, Benoît XVI a en tout cas ouvert la voie à son successeur pour réformer la Curie, redresser la banque du Vatican et lutter contre la pédophilie.
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