Depuis le début de la course au poste de Premier ministre le 7 juillet, les partis politiques sont en effervescence. Richard Ramos appelle à respecter la volonté du peuple et à équilibrer les groupes parlementaires. Interrogé par Grégoire Gindre, le secrétaire général adjoint du parti de François Bayrou insiste sur la nécessité d'écouter les Français avant de nommer un Premier ministre. Selon lui, Emmanuel Macron est totalement "déconnecté" et fait preuve de "mépris envers l'Assemblée nationale".
Réélu député de la 6e circonscription du Loiret et secrétaire général adjoint du Modem, Richard Ramos alerte sur le danger de voir des technocrates entrer au gouvernement, alors que la France se divise politiquement. Il appelle à une coopération urgente entre les forces politiques adverses pour former une coalition capable de gouverner. Comment le Modem, allié du camp présidentiel, navigue-t-il dans cette période d'instabilité politique ?
Le camp présidentiel, allié au Modem, a remporté 166 députés et se hisse à la deuxième place à l'Assemblée. Dans une lettre adressée aux Français le 10 juillet, Emmanuel Macron appelle les forces républicaines à s'unir pour trouver un compromis.
Selon Richard Ramos, une coalition ne peut pas se limiter au Nouveau Front populaire mais doit inclure les voix de tout le peuple français. "C'est le peuple dans sa totalité qui a parlé. Il faut qu'on trouve un équilibre des groupes parlementaires avant de trouver un Premier ministre. On doit respecter le vote des Français, donc il faut se tourner vers la gauche et la droite à la fois" , exprime-t-il.
Richard Ramos est catégorique : même en tant que premier parti de France avec près de 140 sièges à l'Assemblée, le Rassemblement national ne peut être inclus dans l'axe républicain. "Le Rassemblement national ne peut pas faire parti de l'axe de gouvernance. Ils ont voulu la majorité absolue pour gouverner, ils ont perdu leur pari" , ajoute le député.
Alors que le débat sur la présence de La France insoumise dans l'axe républicain reste agité, des figures telles que François Ruffin ou Clémentine Autain ont choisi de s'en éloigner. La question se pose alors : s'agirait-t-il d'une coalition avec les Insoumis ou seulement avec leurs "dissidents" ?
"Il faut qu'on trouve une majorité large qui ira des Républicains jusqu'à des gens comme François Ruffin qui n'est plus vraiment chez LFI. Mais je ne crois plus trop à cette coalition, car chacun prépare son terrain pour 2027 sans se poser la question de ce que mettront les Français dans leurs caddie de courses la semaine prochaine" , déplore le député.
Richard Ramos regrette qu'Emmanuel Macron soit "déconnecté de la réalité" et "méprisant envers l'Assemblée nationale", et appelle à un retour véritable au régime parlementaire, conformément à la volonté des Français. Il déplore également la concentration du pouvoir uniquement à l'Élysée, persistant sous Macron.
"Le Président est en train de tuer le parlementarisme, en faisant en sorte qu'il n'y ait pas de majorité à l'Assemblée nationale, en créant le bazar à l'extrême gauche comme à l'extrême droite. Il va donc instaurer un gouvernement technocrate, et comme ça, il aura encore la main" , dénonce-t-il.
Selon le secrétaire général adjoint du Modem, les Français ont envoyé un message clair : ils veulent que des adversaires politiques puissent collaborer malgré leurs différences. Mais Emmanuel Macron "n'aurait pas entendu cette volonté, et plonge la Vème République dans l'incapacité à répondre aux attentes de la population."
"Il faut travailler ensemble, même si vous avez des différences. C'est ça qui s'est dit dans les urnes. C'était déjà ça en 2022. Mais on n'a pas su l'entendre" , souligne Richard Ramos.
Les résultats des élections législatives ont révélé une profonde division au sein de la société française, avec l'émergence de trois blocs politiques majeurs qui rencontrent des difficultés à trouver un terrain d'entente depuis ce 7 juillet.
Pour le centriste du Modem, "Il faut arrêter l'individualisme, il faut prendre le bâton comme Jésus. C'est-à-dire aller voir l'autre, être en chemin. Et c'est ça qui va faire qu'on va pouvoir recoudre cette société. Prenons l'initiative d'aller à l'autre et ne pas s'enfermer chez soi"."
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