Le prix littéraire de l'Oeuvre d'Orient attribué à Raymond Kevorkian

Le prix littéraire de l'Œuvre d'Orient récompense un ouvrage traitant avec espoir de la situation des chrétiens d'Orient. Dans la sélection de cette année, sept ouvrages étaient en lice. Ils abordent le sort des chrétiens d'Ukraine, de Roumanie, d'Égypte et d’Arménie.

Un prix pour se souvenir des communautés chrétiennes d'Orient

Le président du jury, Amin Maalouf, Secrétaire perpétuel de l'Académie française, souligne l’importance de chacun de ces ouvrages, qui permettent de se souvenir de ces communautés très anciennes, antérieures au christianisme occidental. "Le christianisme s'est développé à partir de Rome, acquérant ainsi une image de religion occidentale. Les communautés orientales, qui ont été les premières dans le christianisme, ont été quelque peu oubliées ou marginalisées. Ces communautés existent, parfois dans des conditions précaires, et elles ont une histoire qui mérite d'être connue."

Il est important d'être alerté, de s'intéresser au sort de communautés différentes. Il faut préserver la diversité culturelle.

Le prix littéraire de l'Œuvre d'Orient permet d'attirer l'attention sur un groupe de personnes marginalisées et persécutées. "Nous vivons dans un monde compliqué où de nombreuses communautés sont dans une situation délicate, dans des pays où il y a des conflits et de la répression. Il est important d'être alerté, de s'intéresser au sort de communautés différentes. Il faut préserver la diversité culturelle", insiste Amin Maalouf.

Parachever un génocide : une enquête historique sur les fondements de la République turque et ses répercussions

Cette année, le prix littéraire de l'Œuvre d'Orient a été remis à l’historien Raymond Kevorkian pour son œuvre Parachever un génocide, consacrée aux massacres des chrétiens arméniens. Il s'agit d'une enquête historique sur les fondements de la République turque et leurs répercussions. Kevorkian, descendant de réfugiés arméniens expulsés, explique : "La plupart des rescapés qui sont arrivés étaient des gens extrêmement modestes. Il faut du temps pour faire émerger de cet environnement des personnes susceptibles d'acquérir une éducation supérieure. Pour moi, il est essentiel de refuser que ces événements soient définitivement enterrés, et au contraire, de les mettre en lumière."

Pour moi, il est essentiel de refuser que ces événements soient définitivement enterrés, et au contraire, de les mettre en lumière.

Raymond Kevorkian tire également une leçon de ses recherches pour analyser la situation actuelle des Arméniens. Selon lui, l’Azerbaïdjan et la Turquie disparaîtront avant les Arméniens. "Il existe une obsession à persécuter, à vouloir liquider les Arméniens, mais ils n’y arriveront pas. Il faut être prudent, mais il faut résister", conclut-il.