Le remède de Jean-Jacques Rousseau

Décembre, ce mois terrible de la fin de l’année. Le mois des bilans, du temps passé et jamais retrouvé. Le mois des Réveillons, des fêtes dites de fin d’année. Mais comment pouvons-nous fêter la fuite du temps, ces années qui passent, ces moments vécus qui jamais ne reviendront ?
 
Vous allez nous démoraliser avant l’heure… Avant le 31 décembre et le Réveillon !
 
Eh bien, non, justement, Stéphanie, la philosophie nous offre la grande, l’unique solution, pour ne pas désespérer du temps qui passe. Et, bonne nouvelle, je vais vous la donner. Je vais la partager avec vous.
 
Alors, quelle est-elle, cette solution philosophique au temps qui passe ?
 
C’est Rousseau qui la donne. Car le problème du temps n’est pas qu’il passe, mais qu’il passe trop vite. Et que l’on a parfois le sentiment de ne pas l’avoir vu passer, de ne rien avoir fait de nos semaines, voire de nos années. Rousseau nous encourage à ne pas compter. Car l’essentiel n’est pas le nombre des années, mais ce qu’on en fait. En d’autres termes, ce n’est pas la quantité qui importe, c’est la qualité. Voici ce que déclare Rousseau : "L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années ; mais celui qui a le plus senti la vie".

Sentir la vie, la vivre avec intensité, avec application, avec soin, avec attention, en s’y engageant tout entier et pas du bout des lèvres, du bout des doigts, mais pleinement, intensément. Alors le temps s’allonge, les heures ne passent pas : elle se remplissent.
Le temps ne fuit pas, il prend de l’épaisseur, de la profondeur. En étant pleinement à ce qu’on fait, à ce qu’on vit, à ce qu’on sent, on peut vivre plusieurs siècles en une heure, plusieurs heures en un instant. Mais, la plupart du temps, nous nous contentons de vivre en surface, superficiellement, en enchaînant les heures et les obligations. Sans être vraiment là, en étant comme absent de sa propre vie.

Adoptons le remède de Jean-Jacques, la solution de Rousseau : refusons de vivre en surface. Mettons de l’intensité dans nos heures, de la profondeur dans nos instants. Alors, décembre ne semblera pas le mois du temps qui passe, mais le mois de toutes ces heures exquises où nous avons senti la vie, où nous l’avons vécue, intensément.