J-4 avant la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le grand orgue de Notre-Dame sera l’un des acteurs principaux de cet événement. Samedi soir, Mgr Ulrich s’adressera à lui dans un rituel appelé le Réveil de l’Orgue. "Éveille-toi, Orgue ! Entonne la louange de Dieu, notre Créateur et Père !" Huit fois de suite, l’évêque de Paris parlera à l’instrument, qui répondra en musique, grâce au talent d’une équipe d’organistes titulaires. Parmi eux, le plus jeune organiste de Notre-Dame, Thibault Fajoles, 21 ans, désigné le 24 juin dernier comme titulaire adjoint du Grand Orgue.
La cathédrale Notre-Dame de Paris a enfin rouvert ses portes et s’est donnée à observer aux spectateurs du monde entier. Mais une des parties de l’édifice se fait encore désirer : le grand orgue. Restauré dans son intégralité, l'instrument n’a pas encore retenti. Pour l’entendre il faut attendre le samedi 7 et la cérémonie du réveil de l’orgue. Thibaut Fajoles, organiste de la cathédrale, détaille au micro de RCF et Radio Notre-Dame le protocole.
L’organiste est “concentré et extrêmement heureux” à l’approche du réveil du Grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Avec les trois autres organistes titulaires de la cathédrale, Thibault Fajoles aura l’honneur de jouer les premières notes de l’orgue depuis l’incendie, à l’occasion d’une cérémonie menée par Monseigneur Ulrich, archevêque de Paris. “Au travers de huit invocations, il y a l'idée de mettre en avant l’idée que, l'orgue ce n'est pas qu'un rôle musical. La musique doit être liée à tout ce qui se passe lors d'un office. Chacune des invocations a une idée précise. Il y a par exemple une invocation pour honorer la Vierge Marie, l'Esprit Saint, une autre apporter le réconfort à ceux qui sont dans la peine.” Cette cérémonie n’est pas exclusive à la cathédrale parisienne. Le concile Vatican II a rappelé l’importance de l’orgue dans la liturgie, ce qui explique le désormais traditionnel “éveil des orgues” qui s’ouvre habituellement par la phrase “Éveille-toi, orgue, instrument sacré”.
Il y a l'idée de mettre en avant l’idée que, l'orgue ce n'est pas qu'un rôle musical. La musique doit être liée à tout ce qui se passe lors d'un office.
Cette cérémonie sera menée par l'archevêque de Paris, Monseigneur Laurent Ulrich, qui interpellera l’orgue. Chaque intervention permet à Thibault Fajoles et ses confrères organistes d’exprimer leur créativité. “ À chacune de ces invocations qui vont être prononcées par l'archevêque, on va essayer de rebondir musicalement sur le texte de cette invocation, sur l'idée musicale, tout en essayant de faire entendre une certaine diversité de sonorités de l'orgue de Notre-Dame de Paris.” Le musicien promet donc une “improvisation de livre” pour garder un maximum de naturel.
Les organistes de la cathédrale ont eu besoin d’un temps d’adaptation. L’instrument étant neuf, il nécessite une prise en main. “Lorsqu'on joue de l'orgue, cela implique nécessairement de préparer un certain nombre de choses sur l'orgue, notamment la registration, c'est-à-dire le choix des couleurs que l'on va utiliser. Avec mes collègues, on répète, on rode l'instrument depuis de nombreuses semaines.” En cause aussi un changement d’acoustique dans la cathédrale. “L’acoustique a forcément changé puisque les pierres ont été entièrement nettoyées. Elle avait déjà évolué au cours du chantier en raison de la présence des échafaudages et des trous dans les voûtes. Là, dans l'état actuel des choses, on a une cathédrale qui est entièrement propre, donc la porosité de la pierre n'est pas la même. La projection du son est vraiment impressionnante.”
Rendez-vous le samedi 7 décembre pour entendre résonner le Grand Orgue de Notre-Dame de Paris, un instrument qui accompagne la cathédrale dans les grands moments de son histoire.
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