Les Églises, l’Ukraine et la paix en question mardi 4 Juin 2024 au Collège des Bernardins. Une quarantaine d’experts, d’horizons et de confessions différentes, ont notamment pointé du doigt la responsabilité du patriarche de Moscou dans la guerre russo-ukrainienne. Les explications de l’historien et directeur des travaux Antoine Arjakovsky, auteur du livre “ Pour sortir de la guerre.” aux éditions Desclée De Brouwer.
"Les églises, l'Ukraine et la paix" en question ce mardi 4 Juin 2024 au Collège des Bernardins. Cette conférence vient conclure une réflexion menée depuis janvier avec l'Institut Chrétien d'Orient, en partenariat avec Pax Christi et l'église gréco-catholique ukrainienne.
Une quarantaine d'experts, chercheurs, diplomates, prêtres, journalistes d'horizons et de confessions différentes ont pointé du doigt la responsabilité du patriarche de Moscou dans la guerre russo-ukrainienne. "Cette guerre-là, elle a une dimension géopolitique", explique Antoine Arjakovski."On a beaucoup parlé de l'impérialisme russe," ajoute t-il, mais il y a aussi la dimension politique qui explique cette guerre avec d'un côté les démocraties qui défendent le modèle libéral, et d'un autre côté, la Russie qui a un modèle illibéral et qui critique le modèle libéral occidental." Pour l'historien, "Il y a également une dimension historiographique, On n'a pas la même façon de raconter l'histoire, selon qu'on est à Moscou ou à Kiev. "
"Et puis il y a cette dimension... religieuse, ecclésiologique, théologico-politiques. dont personne ne parle. C'est probablement l'élément principal de l'idéologie poutinienne," insiste l'historien.
L'idéologie poutinienne s'appuie sur des dizaines de millions de russes endoctrinés par cette idée du patriarche Kirill que Moscou est la troisième Rome, qu'il n'y en aura pas de quatrième et que l'Occident est décadent.
Antoine Arjakovsky rappelle que "le patriarche Kirill a adopté au mois de mars dernier, un texte pour dire que l'Occident était tombé dans le satanisme. et qu'il fallait mener une guerre sainte contre l'Ukraine et contre l'Occident." Pour l'historien ces propos sont très graves, les églises devraient réagir et elles ne le font pas. Les experts pointent aussi du doigt l'attitude du Conseil Oecuménique des églises qui, au mois de septembre 2022, n'a condamné ni le patriarcat de Moscou ni la Russie, mais a réélu le patriarcat de Moscou dans ses instances pour sept ans. "Nous estimons que l'on ne peut pas réélire une église qui professe un évangile de haine," conclut Antoine Arjakovsky.
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