Depuis le coup d'envoi des différents travaux dans la métropole clermontoise, c'est la nouvelle donne : la ligne A est prise d'assaut par les habitants. Et ces derniers ont du mal à s'y faire. Reportage en fin d'après-midi à l'arrêt "UCA-Campus centre".
17h30. Une heure que tous les usagers du tramway veulent éviter. Pendant près d'une heure, la ligne voit de nombreuses rames faire le balai entre "Les Vergnes" et "Pardieu Gare". Mais entre ces deux terminus, les habitants de la métropole vont connaître un petit calvaire, ou plutôt une proximité exacerbée. Pas l'idéal quand la fatigue vous prend, que vous n'avez qu'une envie c'est de rentrer chez vous. C'est le constat de Mallory, 20 ans, à l'arrêt : "C'est très embêtant, on est plus proche des gens dès le matin... (elle souffle) c'est un peu compliqué !", la jeune femme rit jaune et elle n'est pas la seule.
Oui, car à l'arrivée d'une nouvelle rame, l'espoir est souvent déçu, et les rires nerveux planent et les regards désabusés se croisent. Joseph, 75 ans, nous confie : "Il m'arrive de laisser passer 2 tramways d'affilée avant de pouvoir monter."
Alors certains comme Pablo, 16 ans, s'adaptent et ont leur technique pour monter : "Ce n'est pas très bien, mais on coupe la file, on se met bien devant pour pouvoir être les premiers à monter." Le lycéen se veut philosophe : "Même si c'est embêtant, au moins ça nous permet de marcher, c'est bien pour les jeunes, ça nous fait bouger..."
Cette hausse de fréquentation n'est pas qu'un ressenti, c'est une réalité nous confirme Blandine Galliot. La président de la T2C estime une augmentation comprise entre 10 et 12% depuis 2022. Et puis il y a l'effet post-covid nous dit-elle : "Pendant la crise sanitaire et même après, nous avons été habitué à des transport en commun un peu moins remplis. Par exemple la fréquentation actuelle est moindre par rapport à celle que nous avons connu en septembre 2018."
La fréquentation s'explique aussi par un report modal, avec les travaux dans les rues, certains ont délaissé leur voiture au profit des transports en commun.
Mais alors au vu de la situation, ne peut-on pas mettre plus de rames en service ? Non répond Blandine Galliot : "Sur les heures de pointe, nous sommes au maximum de notre capacité d'exploitation. Pour que tout les tramways circulent correctement il y a un cadencement en place, il est certes ralenti, mais il y a 23 rames qui roulent sur 30 !"
Reste donc la patience à chacun. Pour monter à bord d'une part, et pour espérer des tramways moins bondés. Le nouveau réseau Inspire, et ses futures ligne de bus à haut niveau de services devrait permettre de soulager la situation.
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