Alors que la France est en chute dans les classements mondiaux en matière d’éducation, le sauvetage de l’école est très présent dans les programmes des législatives anticipées. Entre gratuité totale et course à l’autorité, les propositions sont parfois antinomiques.
Le niveau des élèves français dégringole. Selon la dernière étude Pisa 2022 (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) sur les pays de l’OCDE, la baisse est même historique en mathématiques et en compréhension écrite. "En mathématiques, la forte baisse observée en France entre 2018 et 2022 est la plus importante observée depuis la première étude Pisa" en 2000, note l'OCDE qui précise que cette baisse est de "21 points, contre une baisse de 15 points pour la moyenne OCDE". À l’échelle mondiale, la France chute au 26e rang. Il y a donc urgence à agir en matière d’éducation. C’est l’un des rares consensus de la classe politique.
Dès la rentrée de septembre, Jordan Bardella promet un retour en force de l’autorité. Au programme notamment : l’interdiction des téléphones portables au collège et au lycée, le vouvoiement obligatoire des enseignants et la poursuite de l’expérimentation du retour de l'uniforme initiée par Emmanuel Macron. Le RN souhaite également envoyer les élèves perturbateurs et radicalisés dans des centres spécialisés. Ils y feraient toute leur scolarité jusqu'à 16 ans. Enfin, Jordan Bardella promet la “suspension des allocations familiales et des bourses scolaires en cas de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires”.
Concernant le cursus scolaire, comme la gauche, le Rassemblement national promet l’abrogation du “choc des savoirs” initié par Gabriel Attal et sa mesure emblématique des groupes de niveau au collège. Le RN veut la fin du collège unique et la mise en place d’un examen national en CM2 pour orienter les élèves en difficulté vers les filières professionnelles. Jordan Bardella parle d’un “collège modulaire” et dénonce des filières professionnelles “injustement dévalorisées”.
Pour la droite et l’extrême droite, l'enseignement privé doit en outre "être respecté" tandis que la gauche veut conditionner les dotations des établissements à un critère de mixité sociale.
Le camp présidentiel dispute à l’extrême droite la légitimité de l’autorité. La généralisation du SNU (Service national universel) est annoncée pour 2026. En avril, le Premier ministre avait assuré que dès la rentrée prochaine, “tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8 heures et 18 heures”, car “la journée, la place est à l’école, à travailler et à apprendre “ précisait-il. Il avait également annoncé à ce moment-là que les parents devraient signer un "contrat de droits et d’obligations" avec les établissements scolaires.
L’exécutif promet également le remplacement systématique des absences de professeurs pour regagner des heures d’enseignement. Une annonce récurrente à chaque rentrée scolaire. “Les directeurs d'école pourront rémunérer et recruter plus librement”, a assuré Emmanuel Macron début juin, sans développer cette mesure qui laisse perplexe les premiers concernés.
Enfin, le parti présidentiel envisage la baisse de 15 % du coût des fournitures scolaires.
La gauche va plus loin et annonce tendre vers la gratuité intégrale à l’école, cela inclut les fournitures, la cantine, les transports et le périscolaire. Le Nouveau Front populaire veut également “démocratiser l’université en abolissant Parcoursup et la sélection dans l’université publique”. Il estime également que l’uniformisation prévue par le “choc des savoirs” de Gabriel Attal risque de nuire à la liberté pédagogique. Comme le RN, il promet donc l’abrogation de cette réforme du gouvernement.
Le Nouveau Front populaire annonce une vaste réforme dans les 100 premiers jours. L’ambition est notamment “d’investir dans l’Éducation nationale à hauteur des besoins en engageant la revalorisation des grilles de salaires, en réinvestissant dans les locaux scolaires, en renforçant les effectifs de la médecine scolaire.”
En matière d’autorité, la gauche nage à contre-courant et prévoit d’arrêter le Service National Universel (SNU) pour soutenir à nouveau les associations de jeunesse et d’éducation populaire. Parmi les rares points communs, Front populaire et RN proposent tous deux une baisse des effectifs par classe en primaire.
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