Emmanuel Macron a été réélu à la tête de la France, pour cinq ans. Avec lui émerge la question d’une réforme institutionnelle de la Vème République, notamment avec l'introduction d'une dose de proportionnelles pour les prochaines élections législatives. Un scrutin déjà perçu comme l'acte trois de l'élection présidentielle.
Les deux finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont à plusieurs reprises abordé le sujet. Celui d’une réforme institutionnelle de la Vème République. C’est également le cas de Jean-Luc Mélenchon, le troisième homme de cette élection. Au soir de la victoire d’Emmanuel Macron, et alors que se profilent déjà l’acte trois de ce scrutin avec les élections législatives, la question est pregnante.
Pour en parler, RCF donnait la parole à Armel Le Coz, porte-parole de la campagne "Faire gagner la démocratie", co-fondateur de l’ONG Démocratie ouverte. Pour ce dernier, la victoire d’Emmanuel Macron est à la fois un vrai soulagement et un grand gâchis. "L’extrême-droite n’est pas arrivé au pouvoir et cela aurait été catastrophique pour la démocratie. Mais cette élection a été un cauchemar démocratique avec très peu de débats en amont de la campagne, qui s’est déroulée à toute vitesse et de manière très étonnante. Et une abstention encore gigantesque" explique-t-il sur RCF.
Durant l’entre-deux tours, évoquant déjà les élections législatives, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont évoqué leur avis favorable face à l’introduction d’une dose de proportionnelle dans le scrutin. "Avoir de la proportionnelle peut changer pas mal de choses. Tout dépend de comment la mesure est mise en place et les candidats ne sont pas rentrés dans les détails. Aujourd’hui l’Assemblée nationale ne nous ressemble pas. Ajouter de la proportionnelle permettrait d’avoir une assemblée qui nous ressemble plus avec même une obligation de coalition entre les forces politiques qui n’arriveraient pas avec une majorité absolue" ajoute Armel Le Coz.
Pour ce dernier, changer les institutions prend du temps. "Cela ne peut pas se faire sans les citoyens et aujourd’hui ce qui est annoncé par le président, c’est de prendre ces décisions avec les chefs de partis. Alors que 80% des gens n’ont plus confiance dans les partis politiques. Nous appelons de nos vœux l’organisation d’une convention citoyenne sur la démocratie, sur les institutions. Ce que propose Emmanuel Macron avec les chefs de partis, c’est presque une forme de doigt d’honneur démocratique. C’est dire aux citoyens qu’on va changer les règles du jeu, mais sans eux" conclut le co-fondateur de l’ONG Démocratie ouverte.
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