A deux mois des élections européennes, Léon Deffontaines était l’invité de la Matinale. La tête de liste du Parti communiste prône la "réindustrialisation" de la France, et souhaite s'affranchir de la règle européenne des 3%.
Face à l’inflation, la tête de liste du Parti communiste français (PCF) annonce se présente avec une priorité : "le pouvoir d'achat". Le jeune candidat aux européennes estime qu'un "certain nombre de leviers peuvent être activés à l’échelle européenne." Notamment, les factures énergétiques : "elles ont augmenté de plus de 30 % depuis 2022" pointe-t-il.
"Il faut sortir du marché européen de l’électricité pour que l'électricité qu'on produit à bas coup soit quasiment vendue à prix coûtant à nos entreprises, comme à nos ménages” affirme Léon Deffontaines. Malgré la production à bas coup de celle-ci grâce au mix énergétique et renouvelable français, cette énergie est indexée sur le prix du gaz, en hausse depuis le début de la guerre en Ukraine. Face à certains partis de gauche favorables au "100 % renouvelable", qui risque de ne "pas produire suffisamment d’électricité", Léon Deffontaines propose un mix énergétique davantage orienté vers le nucléaire. Il ne souhaite pas rouvrir de nouvelles mines de charbon, comme celles rouvertes à Cologne, en Allemagne, où il est allé : “Ce sont des mines à ciel ouvert de 300 m de profondeur étendu sur quelque 85 km². On peut quasiment mettre la ville de Paris dans ces mines de charbon à ciel ouvert. Et ensuite, ils vont détourner le Rhin pour les remplir d'eau alors qu'on est en pleine période de stress hydrique.”
Comme une large part des Français (75 %, selon un sondage publié par le JDD), il croit aux atouts du nucléaire. La tête de liste du PCF aux européennes chiffre une mise en place de 20 nouveaux réacteurs de type EPR d’ici 2050. “On veut produire davantage d'électricité”, annonce-t-il.
Cependant, pour investir autant investir, il estime que l’Etat français doit avoir davantage “les mains libres”. Selon lui, ce n’est pas le cas aujourd’hui à cause d’un déficit public trop important, en raison de la règle des 3%. Le traité de Maastricht, approuvé par référendum en 1992, précise que ce déficit ne doit pas excéder 3 % du produit intérieur brut. En 2023, il atteignait 5,5 %. Et a poussé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, à annoncer un plan d’économies. L’Etat va faire des coupes budgétaires de 10 milliards d’euros en 2024, et "au moins 12 milliards d’euros d’économies en 2025". Une décision que regrette le membre du PCF : “Il faut remettre en cause ces règles budgétaires pour relancer notre pays et notre continent”.
Il faut remettre en cause ces règles budgétaires pour relancer notre pays et notre continent
Pour continuer de voir la France “investir dans l’avenir” sans être contrainte par la “règle des 3 %”, Léon Deffontaines veut voir un nouveau référendum proposé par l’Etat : “Construisons cette Europe autour de piliers et de fondamentaux démocratiques”. Il n’oublie pas le traité de Lisbonne, signé en 2007 après que les Français aient voté “Non” lors du référendum établissant une constitution pour l’Union Européenne, en 2005 : “L'Union Européenne s'est construite autour d'une fraude démocratique”.
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