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Les arboriculteurs du Cher manquent de bras pour la cueillette des pommes

Un article rédigé par Guillaume Martin-Deguéret - RCF en Berry,  - Modifié le 24 septembre 2021
Emissions spécialesReportage : Manque de main d'œuvre pour les arboriculteurs du Cher

Après avoir été frappés par le gel en avril, les arboriculteurs du Cher doivent faire face à une nouvelle difficulté : le manque de saisonniers pour les récoltes, qui ont commencé début septembre. La FNSEA 18 tire la sonnette d'alarme.

Jean Louis Rivière autour de ses pommiers à Pigny © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.Jean Louis Rivière autour de ses pommiers à Pigny © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

Les agriculteurs du Centre-Val de Loire manquent de bras cette année. 600 postes sont à pourvoir dans la région pour la cueillette des pommes, les vendanges et la récolte des légumes d'automne. Une pénurie de main d'œuvre qui inquiète les professionnels du secteur, et qui n'épargne pas les arboriculteurs du Cher, comme Jean-Louis Rivière. Avec ses fils, ils exploitent 75 hectares de pommiers aux Vergers de Lizy, sur le commune de Pigny à une dizaine de kilomètres de Bourges. Pour récolter les fruits dans ses vergers, il a besoin d'une centaine de saisonniers. 75 se sont inscrits mais ils n'étaient que... 38 le premier jour de la récolte, le 6 septembre dernier : « On a pris un retard dans la cueillette... donc des fruits qui évoluent et éclatent » explique l'arboriculteur.

Il constate déjà des conséquences sur sa production : « Ils y en a qui commencent à tomber par terre, il y a des fruits qui vont être non commercialisables ! Un fruit qui est fendu, au niveau du pédoncule, ça va pourrir... Il y aura de la perte. »

 

Une pomme qui ne pourra pas être commercialisée à cause du retard pris © RCF - Guillaume Martin-Deguéret.

 

Un travail trop dur ?

Les difficultés de recrutement dans le secteur ne sont pas nouvelles, mais semblent s'accentuer au fil des années. Il faut dire aussi que le travail n'est pas facile : très physique, soumis évidemment aux aléas de la météo, et payé sur la base du SMIC. Mais augmenter les salaires pour attirer davantage de saisonniers n'est pas envisageable pour Pascal Clavier, président de la section arboriculture de la FNSEA du Cher : « C'est juste pas réaliste ! Alors, on peut faire de la démagogie ! Nous on est sur un marché qui est national et mondial. Il y a un prix de marchandise et je ne pense pas que nos acheteurs, du plus petit au plus grand, soient prêts à doubler le prix des pommes.»

 

On a des gens qui ont traversé des pays en chaos au péril de leur vie pour venir chez nous [...] Mais on leur met des bâtons dans les roues parce qu'ils ont envie de travailler.

 

Assouplir les règles pour les demandeurs d'asile


L'une des solutions évoquées : embaucher des demandeurs d'asile en attente de régularisation. D'autant que c'est un public très motivé pour aller travailler dans les vergers, d'après Pascal Clavier, mais pour cela il va falloir assouplir les règles : « On a des gens qui ont traversé des pays en chaos au péril de leur vie pour venir chez nous. On les a accueilli, on les loge, on les nourrit, ce qui est très bien ; humainement, je partage complètement. Mais on leur met des bâtons dans les roues parce qu'ils ont envie de travailler. Quand on les envoie dans les services des préfectures pour avoir une autorisation provisoire, on les renvoie dans leurs 22 ! »


Pour trouver des solutions à ces difficultés de recrutement, une réunion est prévue ce jeudi 23 septembre en préfecture avec les différents acteurs du département du Cher. La création d'une boucle saisonnière est envisagée (un dispositif qui doit permettre une coopération entre les différents secteurs et entreprises, afin de de proposer des contrats successifs aux saisonniers) à l'image de ce qui a été fait dans le Loir-et-Cher avec l'agence TransVaLoire.

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