La communauté des Béatitudes s’est réunie en assemblée générale dans le Loir et Cher, du vendredi 27 octobre au dimanche 5 novembre. Les 71 délégués venus des cinq continents ont à cette occasion acté la création d’une commission indépendante pour faire la lumière sur son passé.
Cette décision de créer une commission d’enquête intervient après les révélations de faits d’emprise et d’abus sexuel au sein de l’ internat d’ Autrey dans les Vosges. Internat dépendant des Béatitudes qui est aujourd’hui fermé. Selon une enquête publiée par le quotidien La Croix en janvier dernier, au moins dix élèves de cet internat auraient été victimes d’abus. Les faits remonteraient aux années 1990. Une enquête préliminaire canonique avait été ouverte par l’archevêque de Toulouse. Depuis, c’est le nouveau tribunal pénal national canonique qui a été désigné pour poursuivre la procédure. Cette enquête puis l'engagement de cette procédure ont été "un déclencheur pour lancer cette commission et pour acter la relecture de l'histoire de la communauté" assure soeur Laetitia, la responsable de la communication des Béatitudes.
A la suite de la révélation de soupçons d’abus sexuels en janvier dernier, le numéro deux de la communauté des Béatitudes, le Père Dominique Savio, a été déchargé de ses responsabilités. Une enquête canonique visant ce prêtre a également été ouverte. A l’occasion de cette assemblée générale, la communauté des Béatitudes devait désigner son nouveau gouvernement. Mgr Guy de Kérimel, évêque référent de la communauté, a annoncé que cette élection serait reportée à l'Ascension. L’archevêque de Toulouse entend mieux connaître les membres de la communauté, puisque c’est à lui de proposer des candidats.
Le principe d’une commission indépendante chargée de faire la lumière sur les abus commis au sein de la communauté est donc acté. Elle sera en lien avec l’historien Tangi Cavalin. C'est lui qui avait mené l’enquête sur les violences sexuelles et spirituelles commises par les frères dominicains Marie-Dominique et Thomas Philippe. Pour Soeur Laetitia, "l'objectif de cette commission est de pouvoir relire les fondations de la communauté, ses fonctionnements ses modes de gouvernement et mettre ainsi en lumière les dysfonctionnements qui ont conduit a des abus. "Il est important que les membres de la communauté puissent connaître leur passé pour ensuite aller de l'avant", ajoute t'elle."
Cette commission pluridisciplinaire indépendante doit permettre à la communauté des Béatitudes de relire son histoire et de comprendre les causes des abus et dysfonctionnements observés ces cinquante dernières années et d’apporter des réponses aux victimes. "ce travail va répondre en partie aux besoins des victimes. L'objectif d'une enquête historique ce n'est pas la même chose qu'une enquête judiciaire ou ecclésiale", tient à préciser soeur Laetitia.
Un collectif de personnes victimes de la communauté des Béatitudes a été fondé le 9 octobre. Il a pour but d’accompagner de regrouper et de soutenir ces victimes durant l’enquête et les éventuels procès du Tribunal Pénal Canonique National. Ce collectif dit avoir pris note de la volonté de « relecture de l’histoire de la communauté mais il regrette que le mot victime ne figure pas dans le communiqué final de l’Assemblée générale de la communauté.
Née au début des années 1970 en Ardèche, la communauté catholique des Béatitudes est présente dans 27 pays où sont implantées 51 maisons ou foyers.
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