Mali
L' Aide à l’Église en Détresse a organisé, lundi 2 septembre, une conférence de presse en présence de prêtres burkinabés. Les responsables religieux ont témoigné de la situation tragique dans le pays, en proie à la violence des terroristes islamistes. Le 24 août dernier, une attaque sanglante avait secoué le centre du pays.
C'est l'une des pires attaques que le pays ait connu. L'assaut a été donné à Barsalogho, dans le centre-nord du Burkina Faso, par un groupe armé affilié à Al-Qaïda.
Le 24 août 2024, des djihadistes à moto ont mitraillé des civils, des femmes, des enfants. Le bilan est très lourd, plus de 300 morts. Le lendemain, une nouvelle attaque a touché le diocèse de Nouna, à l'ouest du pays. Selon l'Aide à l'Eglise en Détresse, un groupe d'insurgés djihadistes a rassemblé la population du village de Sanaba. 26 hommes ont été ligotés avant d'être emmenés dans une église évangélique voisine où ils ont été égorgés. Ce n'est pas la première fois que les paroisses sont attaquées dans cette région. Le père Bertin Namboho, prêtre du diocèse de Nouna explique que "Sur les 10 paroisses de Nouna, il y a 3 paroisses dont les presbytères et les églises ont été violemment attaquées et où toute la population a quitté le centre de paroisse."
Les presbytères ont été des lieux de résidence des terroristes. Ils ont emporté tout ce qu'ils pouvaient emporter.
Depuis le début de la montée en puissance des groupes djihadistes en 2015, la population vit dans la peur au Burkina Faso. Le père Bertin Namboho a croisé à plusieurs reprises sur son chemin les terroristes. "Des personnes armées vous posent des questions, fouillent votre voiture. J'étais avec des religieuses mais ils ne parlent pas aux femmes. Tu ne peux pas mentir, tu dis que tu es un prêtre. Nous avons connu cette expérience de menace et de peur."
Les terroristes sèment la terreur. Ils ont aussi organisé le blocus de plusieurs villes du pays, dont Nouna, accroissant ainsi la détresse d'une population livrée à ses bourreaux. Le père Bertin Namboho se souvient que lorsque Nouna était sous blocus, le système de santé était réduit au minimum, pénurie de médicaments, de nourriture.
Parfois on se sent oublié. La population a dû appeler à l'aide, au secours de Nouna, c'est vraiment la détresse qui est là.
Selon l'ONG Portes ouvertes, on estime à 10% de la population, le nombre de déplacés internes au Burkina Faso, dont de nombreux chrétiens, chassés de leur foyer et de leur village, ils vivent dans des camps de réfugiés.
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