L'armée israélienne a mené une nouvelle frappe lundi 23 Septembre 2024 sur la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. Juste avant elle avait ciblé 800 sites du Hezbollah dans des frappes massives qui ont fait au moins 500 morts, dont 35 enfants. L'ONU dénonce "une véritable escalade". Sur place la population fuient les bombardements et craint un nouveau conflit. Le témoignage du père Gabriel, jésuite à Beyrouth.
Au Liban, les tensions ont augmenté d'un cran depuis la spectaculaire vague d'explosion des bipers et talkies-Walkies du Hezbollah. Cette opération attribuée à Israël a fait une quarantaine de morts et près de 3000 blessés.
Tsahal a lancé une série de frappes massives contre des cibles du Hezbollah au pays du Cèdre. Près de la frontière sud-Liban, les civils se retrouvent pris en étau. Certains fuient, d'autres vivent dans l'angoisse des bombardements. "Il y a une forme de lassitude des gens face à la crise politique, économique, sociale et maintenant sécuritaire" témoigne le père Gabriel, jésuite à Beyrouth. "Il y a l'angoisse du lendemain. Est-ce qu'on va pouvoir manger ? Est-ce qu'on va pouvoir trouver les médicaments nécessaires ? Est-ce qu'on va pouvoir payer la scolarité ? Aujourd'hui, quelqu'un me dit qu'il faut que je répare mon appart, mais j'ai peur de le réparer parce que ça coûte de l'argent et qu'il y a un risque de bombardement..
Depuis 2019, les crises ne s'arrêtent pas. La population est vraiment brisée, elle est cassée. La majorité de la population est en mode survie maintenant. Et ça, ce n'est pas facile à vivre au jour le jour.
Des centaines de familles du Sud-Liban fuient les bombardements israéliens en direction de Beyrouth, la capitale. Entre la crainte d'un embrasement du conflit et un quotidien précaire, le père Gabriel tente d'apporter une aide matérielle et un peu d'espérance dans sa mission auprès des étudiants de l'université St Joseph de Beyrouth ou au sein du bureau social des Jésuites au Liban dont il est responsable.
"Comme prêtre, ma mission, c'est d'être à leur écoute, d'essayer de trouver les aides adéquates en scolarité, en médicaments, en nourriture, d'insuffler un peu d'espérance. Les élans de solidarité n'ont pas baissé depuis 2019 pour venir en aide aux plus démunis Et c'est une source d'espérance."
"Personne ne souhaite une extension de cette guerre". Voilà ce qu'a confié Mgr Charbel Abdallah à Vatican News. L'archevêque maronite de Tyre, la grande ville du sud du pays, a encore en mémoire la guerre de 2006 qui oppose à l'armée israélienne au Hezbollah. Il assure que la prière reste au cœur de la vie des chrétiens qui sont restés dans la région malgré les combats.
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