Un tabou brisé. Celui du vote en faveur de la démocrate Hillary Clinton à l'élection présidentielle américaine. Plusieurs personnalités républicaines ont en effet affirmé leur rejet de Donald Trump, pourtant candidat officiel de leur parti.
Trump n'en est pas à sa première controverse. Kusqu'à présent, la plupart des élus républicains du Congrès, ainsi que les dirigeants du parti, se contentaient de soutenir Trump sur le papier, ou de dire qu'ils ne voteraient ni pour lui, ni pour Hillary Clinton. Mais il semblerait que celle-ci soit l'une des plus graves à laquelle il ait été confronté, depuis le début de sa campagne.
Des ténors du parti républicain, dont son président Reince Priebus, l'ont vivement critiqué pour avoir fait le choix de l'escalade verbale face à Khizr Khan, un américain d'origine pakistanaise, dont le fils a été tué en Irak en 2004. Celui-ci avait interpellé le candidat sur ses propos anti-musulmans et suscité une vive réaction de la part de Trump, qui avait sous-entendu que la femme de M. Khan n'avait pas le droit de s'exprimer en tant que femme musulmane. Le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, et le sénateur John Mc Cain ont également condamné ces propos.
Des défections qui pourraient bien nuire gravement au parti républicain dans sa course à la présidence américaine. Le principal risque étant de se présenter en ordre dispersé aux élections du 8 novembre, alors qu'Hillary Clinton, la candidate démocrate, dispose de l'appui inconditionnel de son parti. Elle peut également compter sur celui du président sortant, Barack Obama.
Certains se demandent si Donald Trump contrôle réellement son discours et sa campagne, ou s'il ne s'agirait pas plutôt d'une suite de coups de chance. "Le part de stratégie et d'instinct reste très difficile à distinguer", selon Lauric Henneton, maître de conférences à l'université de Versailles et St Quentin.
La candidate démocrate, en revanche, est dans la stratégie la plus pure. "Elle s'adresse à plusieurs niches de sous-électorat, on est dans le ciblage politique total", explique-t-il.
Lauric Henneton, maître de conférences à l'université de Versailles et St Quentin:
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