Ce rendez-vous mondial du climat n’est pas qu’une succession de négociations, de venue de chefs d’états – Macron, Biden, Lula … - et d’accords internationaux. Il s’incarne aussi avec des acteurs des Hauts de France qui viennent présenter des solutions, défendre des plaidoyers, faire bouger les lignes ou sentir l’air du changement pour mieux agir ensuite dans leur pays entre deux COP.
Revoir le modèle de la COP avec Bertrand Piccard, fondateur de la Fondation Solar Impulse
Après avoir volé autour du monde grâce aux panneaux solaires, le suisse a posé ses bagages à la COP27 qu’il a suivie pour les journaux La Tribune et le Temps via des chroniques quotidiennes. Lui qui a recensé près de 1400 solutions efficientes dans le monde via sa fondation Solar Impulse pour lutter contre le réchauffement climatique – notamment dans les Hauts de France – il en a profité aussi pour promouvoir ici des solutions spécifiques aux pays les plus vulnérables. « J’ai rencontré le ministre de l’environnement égyptien pour le mettre en lien avec des entreprises qui développent des séchoirs solaires pour les récoltes, des systèmes de recyclage des déchets ménagers ou des vélos électriques ruraux. Mais quand vous écoutez les négociations des COP, on ne parle pas du climat. On s’arrête sur la définition de tel ou tel mot. C’est la guerre des mots. Moi, je verrai la COP complètement autrement. On se réunirait non pas pour négocier des engagements mais pour identifier et mettre en place les solutions existantes, en fonction des besoins de chacun. »
Mobiliser les acteurs du commerce avec Thierry Gadout, président de la société SES Imagotag.
L’entreprise développe des solutions technologiques de digitalisation du commerce physique, pour le secteur de la grande distribution des Hauts de France. Il s’agit d’aider les magasins en dur à être plus performants face au commerce 100 % en ligne considéré plus néfaste pour l’environnement. « Si je suis venu en Egypte, c’est pour faire comprendre que le commerce, à l’instar des secteurs du transport ou de l’énergie, peut jouer un rôle dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il en est responsable à hauteur de 25 % . C’est regrettable que le commerce soit le parent pauvre des débats dans le climat. Le commerce local peut évoluer vers un commerce très bas carbone, et ce grâce à la technologie, étant donné qu’il est déjà physiquement proche des consommateurs. Au-delà de ce plaidoyer, ça a été l’occasion de rencontrer des élus, notamment d’Afrique, intéressés par des solutions pour rendre leurs villes plus durables. »
Agir entre deux COP avec Barbara Pompili, députée Renaissance de la Somme
La députée est envoyée par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale,avec Carlos Bilongo, député Nupes du Val d’Oise, pour suivre l’action du gouvernement à la COP27. « C’est important de rapporter au Parlement le résultat des négociations, et ce, en-dehors des communiqués de presse du gouvernement ou de l’analyse des médias. C’est aussi l’occasion de mieux cerner les grands enjeux, notamment sur la finance climat, pour ensuite pouvoir agir au niveau du Parlement entre deux COP sur ces sujets. Je suis aussi là en tant que membre de l’OCDE, Organisation de coopération et de développement économique, qui a lancé une initiative sur la gouvernance de l’eau. Je suis arrivée dimanche pour la semaine, c’est un lieu passionnant où il y a beaucoup de rencontres. C’est essentiel de pouvoir échanger, les yeux dans les yeux avec ceux touchés dramatiquement par le réchauffement climatique. Une visio ne peut pas remplacer ce genre d’échanges. En cette fin de semaine, je pense que le gap de confiance n’est toujours pas rempli et j’espère que d’ici ce week-end, il y aura des engagements qui pourront remplir ce fossé. »
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