Les hospitaliers : ces pèlerins au service des plus fragiles

"L'hospitalité, ce sont des sourires, de la bienveillance, de l'amour avec un grand A ! Sans ces bénévoles qui quittent leur confort et leur famille pour prendre soin de nous, ce serait trop compliqué d'aller à Lourdes" s'exclame Yolande Sanchez. Avec son mari, ils s'occupent de leur fille, Myriam, 39 ans, polyhandicapée. Pour cette famille de Rumilly, Lourdes est souvent le seul voyage de l'année, une bulle d'air et de ressourcement, "une semaine de communion qui fait tant de bien". 

Les liens sont tout de suite profonds 

Gros atout du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes : des locaux parfaitement adaptés à un public qui a besoin de soins. "J'ai été surprise, on dirait vraiment un hôpital, au niveau des locaux et de l'organisation des équipes. Mais avec plus de temps, plus d'écoute et plus de temps collectifs. Les liens y sont tout de suite profonds" explique Marie-Laure Saddier. Cette aide-soignante du Faucigny, tout juste retraitée, a vécu en avril 2024 son premier pèlerinage en tant qu'hospitalière. Des locaux... vides ! Que les malades et hospitaliers des différents diocèses ou groupes viennent occuper tour à tour. L'an dernier, au pèlerinage annuel du diocèse d'Annecy, 244 membres d'hospitalité ont accompagné à Lourdes 138 personnes malades et une trentaine de proches.

Notre mission : le service et l'attention 

Et pour ces hospitaliers qui payent leur pèlerinage pour aider les malades, les journées sont intenses. "Nous nous levons avant les malades, nous nous couchons après. Nous sommes à leurs côtés à chaque moment de la journée : le lever, les repas, les temps au sanctuaire... J'essaye de m'arranger pour que chaque hospitalier de mon équipe ait un peu de temps libre pendant la semaine. Mais notre mission, c'est avant tout le service et l'attention" explique Annie Bianchetti, responsable d'équipe originaire de la vallée de Thônes.

Le don merveilleux de la rencontre 

Et en retour de cet engagement ? "Les fruits sont différents pour chacun ! Et différents d'une année sur l'autre" répondent les hospitaliers. "Pour moi c'est le don merveilleux de la rencontre, la grâce du lâcher-prise. Et aussi un moment qui donne du sens pour moi au fait d'être un médecin chrétien" confie Alain Baty, président de l'APHF originaire de Laval. "J'ai découvert Marie en allant à Lourdes. Quant à l'hospitalité diocésaine... je n'ai jamais connu autant de bienveillance et de fraternité ailleurs ! Que ce soit dans des contextes professionnels, associatifs ou ecclésiaux" conclut Michel Henry, diacre et président de l'hospitalité haut-savoyarde. Une expérience qui crée des liens forts entre pèlerins accompagnés et pèlerins hospitaliers : beaucoup se revoient, le reste de l'année.