Les Jeunes Agriculteurs mettent les panneaux d'entrées de villes à l'envers

Doublement de la redevance sur les pollutions diffuses, augmentation de la taxe sur le gazole non routier... Ce sont quelques-unes des nouvelles contraintes que le gouvernement veut imposer au monde agricole. Des « contraintes incohérentes, surtout quand les alternatives ne sont pas suffisantes » estime le syndicat des Jeunes Agriculteurs qui a imaginé une nouvelle forme d’action. La semaine dernière, dans plusieurs départements de France, et notamment en Bretagne, plusieurs de ses adhérents ont retourné des panneaux d’entrées de ville afin de sensibiliser la population et les élus locaux. Une action symbolique intitulée « On marche sur la tête ».

« Il est grand temps de stopper l'hémorragie »

« On sait qu'on perd énormément d'élevage en Bretagne aujourd'hui, et il est grand temps de stopper l'hémorragie. Si c'est arrêter la production chez nous pour importer des produits d'ailleurs, ce n’est pas la solution ! », explique Florian Gaultier, président du syndicat Jeunes Agriculteurs des Côtes d’Armor. Pour ce producteur de lait, à Broons, ces contraintes risquent de dissuader les jeunes de s’installer en agriculture. « On sait très bien que dans les autres pays, les contraintes et les normes ne sont pas celles que nous connaissons. On fait une des agricultures les plus propres et les plus respectueuses de l'environnement et du monde animal, en France comme en Bretagne. Si c'est pour importer notre consommation d'ailleurs, c'est absurde ! »

Des contraintes justes

« On le sait maintenant : d'ici trois ans, on va perdre notre autonomie alimentaire et on continue les contraintes sur la production agricole ce n’est pas du tout la bonne voie à suivre ! », continue Florian Gaultier. « Le gouvernement nous a annoncé également, il y a plus d'un an maintenant, un projet de loi d'orientation d'avenir agricole. Des travaux ont été faits mais on n’a aujourd'hui aucun retour sur ce projet de loi. Des contraintes, certes, il en faut, mais des contraintes justes, des contraintes qui ne nous empêchent pas de produire, et une vision claire pour l'agriculture de demain. » Le président du syndicat Jeunes Agriculteurs prévient que cette action est un préambule. D’autres pourraient être mises en place dans les prochaines semaines si la situation ne s’améliore pas.