Les maires de France sont en congrès jusqu'à jeudi à Paris sur fond de hausse des violences à leur encontre... La Bretagne n'est pas épargnée par ce phénomène sociétal.
Plus d’agressivité envers les élus et les fonctionnaires des communes, et en particulier les services d’accueil… Les maires sont en congrès à Paris, depuis lundi et jusqu'à jeudi, sur fond de hausse des violences au quotidien. « Communes attaquées, République menacée » : le thème du 105ème congrès de l'Association des maires de France (AMF) fait écho à la série d'agressions qui a marqué l'année 2023. Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15% en 2023, après une hausse de 32% l'an dernier.
Une situation à laquelle n’échappe pas la Bretagne. « C’est assez net », déplore Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas et président de l’Association des maires du Finistère. « De l'agressivité envers les élus et envers les fonctionnaires des communes, notamment des services d’accueil, avec des exigences très fortes : « je paie des impôts », « j'ai droit à... », « comment ça se fait que vous n’êtes pas disponible ? », « pourquoi est-ce que je n’ai pas de réponse ? »… Il y a une tolérance beaucoup plus faible, un effet post-Covid... Pendant le Covid on avait vu l’inverse : des gens très solidaires, on s’occupait de son voisin, etc. Et depuis la sortie du Covid, beaucoup d’individualisme, d’exigences et d’agressivité, notamment verbale auprès des élus et des agents. »
Même si cela n'est pas nouveau, pour Dominique Cap l'influence des réseaux sociaux a complètement changé la donne. « Auparavant il y avait des discussions, parfois des altercations... Aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, quelqu'un qui n'est pas d'accord, il le met sur Facebook, Instagram ou autre, il y a des commentaires et ça part comme une traînée de poudre ! C'est ingérable. Le rôle d'un élu c'est d'être dans le rationnel et trop de gens sont dans le passionnel. Et ce n'est pas possible de gérer les problèmes avec du passionnel. »
Le maire de Plougastel-Daoulas donne un exemple récent : « On fait des colis pour les personnes âgées en ce moment. Mes deux adjointes distribuent les colis, et c’est gratuit, bénévole, sur inscription. On a des gens qui viennent les voir et leur jettent le colis à la figure en disant « Ce n’est pas suffisant, j’attendais plus ! ». Donc elles sont un peu dépitées. On fait cela pour vous, pour être auprès des personnes et après… Heureusement ce n’est pas la majorité, mais ce sont des choses qui n’existaient pas du tout avant. »
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