Les origines du Covid-19 restent mystérieuses

Les origines du Covid-19 : à chacun son hypothèse

Sur les origines du Covid-19, chacun y est allé de son hypothèse. On a beaucoup parlé, comme "les scientifiques écologoques", d'un passage naturel de l'animal à l'homme, par des pangolins ou des chauves-souris. "Un certain nombre de défenseurs de la cause animale ont mis l'accent sur des élevages qui sont des réacteurs à agents infectieux, analyse Philippe Grandcolas, on a parlé par exemple des élevages de visons en Europe, en Amérique du Nord ou en Chine..." 

Quant aux "personnes qui travaillent dans des labo de biologie moléculaires", certains se sont "inquiétés des conditions dans lesquelles des recherches étaient conduites dans les laboratoires à Wuhan", alimentant les polémiques. Philippe Grandcolas est l'auteur de l'article "En 2022, tirons les leçons des controverses sur les origines du Sars-CoV-2", sur le site The Conversation.

Le concept "une seule santé", vers l'écologie scientifique

C'est comme si on venait de l'apprendre : la santé humaine dépend de celles des animaux. Si l'on sait que des maladies comme la rage ou la peste se transmettent de l'animal à l'être humain, cela ne fait que quelques décennies qu'a émergé le concept "une santé". Un concept qui veut que "la santé de l'environnement, la santé des animaux et la santé des hommes ne font qu'un". "Aujourd'hui la communauté scientifique s'y est entièrement ralliée", explique Philippe Grandcolas. "Finalement ça revient à émettre une théorie d'écologie scientifique dans laquelle l'état des écosystèmes, l'état des animaux qui sont dans ces écosystèmes conditionne notre propre santé."

Étudier la biodiversité pour prévenir les maladies

Si l'on veut aujourd'hui arriver à mieux connaître la maladie, il est important d'obtenir un maximum d'information sur l'origine du virus. Dans le cas du Covid, il pourrait s'agit d'une petite chauve-souris rhinolophe, que l'on trouve en Asie du Sud-Est. "Mais cela prend beaucoup de temps, parce que le monde est vaste et que l'on connaît mal la biodiversité."

Philippe Grandcolas rappelle que "lors du premier Sras, qui a causé quelques centaines de morts, on l'a vite oublié, au début des années 2000, il a fallu plus d'une décennie pour arriver à vraiment identifier des populations de chauves-souris porteuses d'un virus qui était vraisemblablement précurseur du premier Sras qui a infecté les populations humaines". Cela fait plusieurs décennies que des maladies dont l'origine est animale, comme la maladie de Lyme ou le sida, continuent à faire de nombreuses victimes dans le monde. "Nous devons absolument étudier ces questions", insiste me chercheur.