Cette année, les orthodoxes ont célébré Pâques le 5 mai, selon le calendrier Julien, soit cinq mois après les catholiques qui suivent le calendrier grégorien. À cette occasion, Monseigneur Syméon, évêque auxiliaire de l'archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, se confie sur les récentes avancées œcuméniques en France et le rôle des chrétiens dans la guerre.
“Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité", c'est ainsi que les orthodoxes célèbrent Pâques cette semaine, plus d'un mois après les catholiques. En 2025, providentiellement pour l’anniversaire de 1700 ans du concile de Nicée, le seul concile commun à toutes les traditions chrétiennes, Pâques sera célébré partout et par tous à la même date, le 20 avril.
Et d'ores et déjà, les rapprochements œcuméniques sont nombreux ces derniers temps. Le patriarche de Constantinople Bartholomée est venu en France il y a quelques jours pour rencontrer les évêques catholiques de France. Ils étaient eux-mêmes quelques semaines plus tôt en Egypte pour rencontrer le pape des copte Tawadros II. Monseigneur Syméon, l'évêque auxiliaire de l'archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale décrypte sur RCF la situation.
Le dialogue œcuménique longtemps orienté sur des questions théologiques prend un nouveau tournant selon Monseigneur Syméon au travers de rencontres qu’il constate de plus en plus régulières. Il évoque des moments de partages récurrents avec des prêtres et évêques catholiques : “nous sommes dans une période œcuménique de la rencontre, car on ne peut s’aimer si on ne se connaît pas”. Il se dit particulièrement touché par les enrichissements d'une liturgie à une autre. Certains catholiques ont adopté la tradition orthodoxe de la vénération des reliques ou la manière de bénir les fidèles avec la Bible comme le fait désormais le Pape François. “Ce sont des petits miracles”.
“La première chose qu'un chrétien fait quand il traverse des situations dramatiques est de prier”. Monseigneur Syméon invite les croyants à ne pas succomber à la violence. Selon lui “répondre aux armes par les armes est une aberration évangélique”. Il déplore également l’instrumentalisation de la foi chrétienne dans le conflit russo-ukrainien, regrettant le soutien apporté par le Patriarche de Moscou, Kirill à Vladimir Poutine, en bénissant la guerre en Ukraine : “on ne peut pas admettre qu’une guerre soit sainte ou bénie". Dans une lettre adressée au Patriarche Kirill, en mars 2022, il exprime ses préoccupations en le suppliant de contribuer à faire cesser la guerre.
Depuis le début de la guerre, certains chrétiens orthodoxes de traditions russes ont décidé de se retirer de l'autorité du Patriarche.
Monseigneur Syméon se dit très ému de constater en France, dans son monastère, et dans de nombreuses autres communautés, une “communion dans la souffrance” entre les Ukrainiens et les Russes partageant la même religion. Liés par une même foi commune mais déchirés par un conflit qui les oppose, les fidèles orthodoxes de tradition russe puisent leur force dans la solidarité pour espérer ensemble la paix.
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