Novembre décembre, c’est la période de l’année où certains professionnels vendent le plus et pour certains c’est même la seule période où ils peuvent vendre. Cette année, ils ne savent pas à quoi s’attendre. Les rassemblements des fêtes de Noël sont encore incertains. Il y a d’abord eu le premier confinement, la fermeture des restaurants, la baisse des exportations et maintenant ce deuxième confinement.
Aux parcs Saint Kerber, une ferme marine à Cancale en Ille et Vilaine, où l’on élève notamment des huîtres, l’équipe a vu ses ventes baisser de 40% par rapport à l'année dernière. Pour Stéphan Alleaume, le co-gérant, l’inquiétude est immense pour cette fin d’année. Noël risque d’être moins festif selon lui et la vente d’huîtres devrait donc en pâtir. Et malgré cette incertitude, les ostréiculteurs doivent travailler comme pour une année normale. Ils ne peuvent pas se permettre de produire moins. "On a les mêmes charges de personnel. Si ça doit persiter, on va droit dans le mur", explique Stéphan Alleaume.
Il y a donc un risque de surproduction. Un autre produit phare des fêtes de fin d'année : le foie gras. Il faudra s'organiser et espérer que les Français seront au rendez vous pour en consommer. "Les enjeux sont énormes pour nous car 75% de la consommation va se jouer aux mois de novembre et décembre", explique Marie-Pierre Pé, directrice du Comité Interprofessionnel du Foie Gras, le CIFOG, qui doit aussi faire face à un risque de grippe aviaire cette année.
Alors là encore il n’y a aucune certitude. Avec le confinement et la fermeture des commerces non-essentiels, les ventes de sapins ne peuvent pas être assurées. Les producteurs de sapins naturels sont très mobilisés. Ils attendent un décret qui permettra aux distributeurs comme les jardineries ou autres de vendre leurs sapins. Une situation difficile à vivre. "C'est des journées compliquées, difficiles où il faut prendre des risques. Il est urgentissime que les choses soient clarifiées" affirme Frédéric Naudet, président de l’association française du sapin de Noël naturel.
Sans ce décret, les commandes des distributeurs sont bloquées pour l’instant. Leur organisation s’en trouve perturbée. En ce moment, il faudrait couper les sapins qui partiront à la vente ensuite. Mais faute de décret, les producteurs attendent. "Il n'est pas question pour un producteur de couper un sapin s'il est pas sûr de le vendre. On a un mois de facturation pour faire notre saison et on peut se rattraper sur aucun autre mois de l'année", explique témoigne Frédéric Naudet.
Les professionnels du jouet eux aussi espèrent pouvoir rouvrir leurs magasins considérés non-essentiels en cette période de confinement. Pour ces professionnels, la période novembre décembre représente 50% de leur chiffre d’affaires. Chacun est donc suspendu aux annonces du gouvernement.
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