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Les vitraux français, un art précieux mis à l'honneur
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Les vitraux français, un art précieux mis à l'honneur

Un article rédigé par Philippe Royer-Gaspard - RCF,  -  Modifié le 27 juin 2021
La chronique Patrimoine Les vitraux français, un art précieux mis à l'honneur
Trois événements viennent réactualiser notre intérêt pour les vitraux: le recensement des vitraux anciens, les 800 ans de la cathédrale de Metz et une exposition dans l'abbaye de Fontevraud.
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Premier événement, car c’en est un : le recensement des vitraux anciens (antérieurs à la Révolution) s’est enfin achevé, à l’issue d’une cinquantaine d’années de travail. On en dénombre à peu près 5.000 de toutes les tailles. La France possède ainsi autant de vitraux anciens que tous les autres pays du monde réunis. On l’oublie trop souvent, parce que nos verrières ne sont pas dans les musées, mais notre art du vitrail a été au moins aussi poussé et important et précieux que celui de la fresque ou de la peinture en Italie. 
 
Deuxième évènement, les 800 ans de la cathédrale de Metz, cette année. Saint-Étienne la Mosellane est la cathédrale qui possède la plus grande surface vitrée jamais réalisée, avec des verrières qui vont du XIIIe siècle, jusqu’au XXe siècle, signées Villon, Bissière, et Chagall.

Le troisième évènement, une exposition qui ouvre le 1er juillet dans la magnifique abbaye de Fontevraud, en Maine-et-Loire, sur les "Vitraux d’artistes" depuis les années 1930. Avec des maquettes, des études préparatoires, des panneaux d’essais de 29 créateurs, dont ceux du cubiste Jacques Villon, à Metz justement. L’alliance entre le patrimoine, le religieux, et l’art moderne n’a pas été toujours évidente, comme vous le savez. Cette exposition le rappelle, évidemment, ne serait-ce qu’en exposant les maquettes des verrières de Jacques Le Chevallier, posées à Notre-Dame de Paris dans les années 1960… seulement ! Alors que le projet remontait aux années 1930. Mais il avait suscité une telle levée de bouclier à l’époque, que les Monuments historiques avaient d’abord reculé.
 
Le mariage vieilles pierres et création a donné de très beaux fruits : au plateau d’Assy avec Georges Rouault ; à Audincourt, dans le Doubs, avec Fernand Léger ; à Saint-Severin, à Paris, avec Jean Bazaine ; ou à Abbeville, avec Manessier. Ces dernières décennies, des créateurs, comme Aurélie Nemours ou Pierre Buraglio, se sont passés encore davantage de la figuration, pour jouer en toute liberté avec les formes, les matériaux et la lumière, au fond l’essence du vitrail et sa raison d’être spirituelle. D’autres ont proposé des représentations sans aucun lien avec les Écritures et le sacré, ouvrant au reproche - pas infondé - d’un art d’État, sans aucun lien avec l’Église affectataire, puisque les Directions régionales des affaires culturelles (Drac) choisissent les artistes et financent leurs vitraux. Des expos de verrières"hors sol" ont aussi pu conforter cette impression. Mais à la décharge des Drac, j’ose penser que les commissions d’art sacré de certains diocèses n’ont pas toujours un œil bien affuté pour trier entre les bons et les mauvais projets.

Quoiqu’il en soit, et bien que je ne l’aie pas encore vue, j’ai toutes les raisons de penser que l’exposition de Fontevraud, dont la commissaire Christine Blanchet connaît parfaitement l’art sacré, contextualise comme il faut la création des vitraux d’églises.

 

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Émission La chronique Patrimoine © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique Patrimoine

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