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L’esport est-il un nouveau sport à part entière ?

Un article rédigé par Léopold Desmadryl - RCF, le 22 octobre 2024 - Modifié le 22 octobre 2024
Pour bien comprendrePour bien comprendre...L'esport

La France accueille ce mois-ci les championnats du monde de League of Legends, jeu vidéo en ligne bien connu. En 2022, Emmanuel Macron avait promis “une nouvelle ère” pour l’esport en France. Mais alors qu’est-ce concrètement que l’esport et où en est-il aujourd’hui en France ? Lou “Loupiote” Henguelle, commentatrice de programmes esport et joueuse professionnelle nous aide à mieux comprendre.

 

Lou Henguelle, commentatrice et joueuse sur le jeu Valorant, en plein tournoi à la HerLan © @louhngleLou Henguelle, commentatrice et joueuse sur le jeu Valorant, en plein tournoi à la HerLan © @louhngle

L’esport, contraction anglaise de “electronic sport” est une pratique de plus en plus populaire et le public des compétitions de jeux vidéo augmente sans cesse. L’esport est même devenu un outil politique. Les pays rivalisent de créativité et d’ambition pour asseoir leur domination sur la scène. En 2022 Emmanuel Macron a convié les acteurs français du milieu à l’Élysée pour leur dire son ambition de faire de la France une référence du domaine. Plus récemment, en 2024, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a organisé une compétition internationale à Riyadh d’une ampleur encore jamais vue. Mais alors que faut-il penser de cette pratique encore nouvelle ?

L’esport, “pas vraiment un sport “

Bien que le nom comporte le mot "sport", il y a un débat. Faut-il considérer l'esport comme un sport à part entière ? Pour Lou "Loupiote" Henguelle, commentatrice de programmes esport et joueuse professionnelle, l'esport "n'est clairement pas un vrai sport". Pour elle, si on peut rapprocher sport traditionnel et sport électronique, c’est en raison du dévouement que ces deux pratiques impliquent pour les athlètes “l’esport n’implique pas la pratique occasionnelle du jeu vidéo. On pousse vraiment et le but c’est la performance”. L’esport implique bien des entraînements intensifs, du coaching aussi bien stratégique que mental, mais implique moins de sueur que le sprint ou le saut à la perche.

On pousse vraiment et le but c'est la performance.

Pourtant il a été question de faire de l’esport une discipline olympique. L’idée a notamment émergé pour les Jeux de Paris. Lou Henguelle salue l’initiative “c’est une très bonne initiative et ce serait merveilleux d’avoir de l’esport aux Jeux Olympiques”. Cette intégration du sport électronique au pinacle du sport traditionnel s’ajoute à plusieurs initiatives de rapprochement entre sport et esport. En 2020 le footballeur Antoine Griezmann a créé son club esport “Grizi Esport” et payait donc des joueurs professionnels sur les licences Fifa et Fortnite. Les deux pratiques sont donc différentes mais pas étrangères.

L'esport : un domaine encore très masculin

L'esport est toutefois encore une pratique jeune et du chemin reste à faire. L'absence des femmes dans le milieu se fait remarquer. Lou Henguelle le déplore et s'interroge sur les raisons qui freinent l’accès des femmes à ce domaine sportif émergent. "Dans les jeux vidéo, il n'y a pas de différence physiologique qui justifierait des compétitions séparées, comme c'est le cas pour les sports traditionnels. Il est pourtant plus difficile pour les femmes de s'imposer, de prendre confiance et d'avoir les opportunités de devenir joueuses professionnelles de jeux vidéo."

Il est pourtant plus difficile pour les femmes de s'imposer, de prendre confiance et d'avoir les opportunités de devenir joueuses professionnelles de jeux vidéo.

Selon Lou Henguelle, la première raison est liée à la socialisation. L'image des filles serait moins associée aux jeux vidéo que celle des garçons. Elles seraient donc moins encouragées à jouer, que ce soit par leur entourage, les cadeaux reçus à leurs anniversaires ou leurs amis. "C'est un peu moins socialement accepté d'offrir une console de jeu ou un ordinateur gamer à une fille qu'à un garçon. Par exemple, moi, je n'ai pas du tout été initiée au jeu avant mes 17 ans, grâce à des amis du lycée, alors que mon cousin avait déjà reçu une PS4 et un ordinateur à ses 12 ans. Les filles, si elles n'ont pas un repère masculin pour les initier au jeu vidéo, s'y intéressent plus rarement”, explique Lou Henguelle.

C'est un peu moins socialement accepté d'offrir une console de jeu ou un ordinateur gamer à une fille qu'à un garçon.

Plusieurs initiatives ont tout de même été prises. L'éditeur Riot Games a créé une scène compétitive dédiée aux femmes dans laquelle Lou Henguelle évolue en tant que capitaine. En un sens l'esport suit donc une trajectoire similaire à celle des sports traditionnels. Surtout masculin, le milieu fait son possible pour se féminiser. Lou Henguelle appelle donc les jeunes filles à se lancer dans le monde du jeu vidéo, en rappelant tout de même que l'esport ne peut se substituer à un sport. 

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