L’évêque auxiliaire du diocèse de Strasbourg démissionne "pour raisons de santé"

Il est difficile de connaître les raisons exactes de cette décision qui choque une bonne partie du clergé et des fidèles catholiques d’Alsace. Depuis juin dernier, Mgr Gilles Reithinger est absent de toute cérémonie ou réunion publique.

Les raisons de la démission

Dans un communiqué diffusé aux agents pastoraux du diocèse de Strasbourg le 14 février, l’évêque administrateur de Strasbourg, Mgr Philippe Ballot, précise que Mgr Gilles Reithinger l’avait déjà "avisé de problèmes de santé qu’il rencontrait depuis un certain temps", ce qui ne lui "permettait pas d’exercer pleinement son ministère épiscopal". À l’issue du temps "qui sera nécessaire", celui qui est désormais évêque auxiliaire émérite de Strasbourg "pourra envisager la reprise de quelques activités pastorales".

Cette mise en retrait correspond également au moment où La Croix, Famille Chrétienne et La Vie avaient publié une enquête le mettant en cause : Mgr Gilles Reithinger aurait couvert des faits d'agression sexuelle commis 10 ans plus tôt au sein des Missions Etrangères de Paris par le supérieur général de l’époque, Mgr Georges Colomb, et dont il était le vicaire général.
 

L’évêque auxiliaire de Strasbourg a nié ces accusations, mais dans le même temps, le père Vincent Sénéchal, actuel supérieur général des MEP a demandé à une instance indépendante de mener une enquête sur d’éventuels abus commis par certains de ses membres en France et en Asie.

Un diocèse doublement-orphelin

9 mois après la démission de son archevêque le 27 mai 2023 dans un climat tendu, celle de l’évêque auxiliaire secoue encore le diocèse de Strasbourg, soumis à la règle du Concordat. La démission d’un évêque doit ainsi être approuvée conjointement par le pape et le président de la République. C’est chose faite pour Mgr Gilles Reithinger puisque le Journal officiel de la République de ce 14 février le mentionne. L’annonce sera publiée à midi par le Bulletin officiel du Vatican.