« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain, comme toi-même ». C’est le thème retenu cette année pour une nouvelle semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Du 18 au 25 janvier 2024, toutes les Églises Chrétiennes dans le monde sont amenées à se rassembler sous une seule et même semaine de célébrations et de liturgies, pour faire vivre l’oecuménisme. Une semaine, qui trouve son origine à Lyon, au début du XXème siècle, grâce notamment à la volonté de dialogue incarnée par un homme : l’Abbé Paul Couturier, dont la mission d’unité résonne encore aujourd’hui dans les différents diocèses du pays.
L’abbé Paul Couturier est en effet le personnage principal de notre histoire, et de l’histoire de cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Un prêtre lyonnais, né en 1881, ordonné en 1906 que rien ne prédestine vraiment à devenir le visage de l’oecuménisme mondial : professeur de sciences à l’Institution des Chartreux, il est décrit comme un homme discret. Après la Première Guerre mondiale, où il est mobilisé comme infirmier, l’influence spirituelle du prêtre jésuite Auguste Valensin le conduit à participer à un apostolat près des immigrés russes. Il se lie alors d’amitié avec le monde orthodoxe. Un premier fil tissé sur la grande toile de l’oecuménisme. Et de cette amitié, va naître une volonté, comme l’explique Anne-Noëlle Clément, théologienne, membre du groupe des Dombes et ex-directrice du centre lyonnais Unité Chrétienne : « L’objectif ce n’était pas le retour de tous les chrétiens séparés à l’unité avec Rome, mais c’est l’unité telle que le Christ la veut, sans savoir quelle forme prendra cette unité, et il faut prier ensemble si possible, au même moment, pour que vienne cette unité ». L’abbé Couturier reprend donc l’octave de prière qui existait déjà, catholique, pour la transformer d’abord en triduum de prière, avant que ça ne devienne une semaine de prière telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Cette nouvelle idée de l’unité par la prière, il va la façonner depuis Lyon : après une retraite spirituelle en Belgique qui le marque, il veut diffuser cette nouvelle façon de faire vivre l’unité chrétienne. Il prend contact notamment avec des monastères anglicans, pour trouver un terrain d’entente et essayer de prier tous en même temps, dans la semaine du 18 au 25 janvier de chaque année. Des correspondances et un oecuménisme qu’il expérimente depuis Lyon avant sa disparition en 1953. Mais en parallèle, les différentes Églises à travers le monde se posent la question de l’unité théologique pour un rapprochement institutionnel plus solide et stable que grâce à la simple unité par la prière. Une volonté qui voit la naissance de Foi et Constitution, un mouvement d'œcuménisme au sein du Conseil œcuménique des Églises et qui existe encore aujourd’hui. Mais aussi, en 1962, le concile oecuménique Vatican II et son décret sur l’oecuménisme, qui encourage l’observance de cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Un oecuménisme qui s’incarne encore aujourd’hui, chaque année, du 18 au 25 janvier.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !