L’Italie retient son souffle. Un nom a été dévoilé dimanche. C’est Giuseppe Conte qui pourrait devenir le prochain chef du gouvernement, à la tête d’une coalition anti-système. "Je suis très inquiète. Je n’ai pas beaucoup d’assurance avec ce mouvement" explique la journaliste italienne Lucetta Scaraffia. "Je pense qu’ils n’ont pas d’expérience politique et de culture. Et c’est très grave pour un pays comme l’Italie qui marche dans une crise depuis beaucoup d’années maintenant" ajoute-t-elle.
Pour cette dernière, "il y a une crise très forte de la représentation politique. Je pense que la corruption est très forte en Italie, et que tout le monde veut changer, et ne connait pas un autre moyen de changer que de voter pour ce nouveau parti qui ne donne pas de certitudes". Une manière pour Lucetta Scaraffia d’expliquer l’ascension politique du mouvement anti-système dans son pays.
Pour cette journaliste, l’Europe a une responsabilité importante dans la montée de ces mouvements anti-système, qui sont aussi anti-Europe. Pour Lucetta Scaraffia, ce rejet de l’Europe est avant tout un rejet de l’immigration. Elle estime que l’Europe a fait peser sur l’Italie un poids trop fort concernant la question des migrants, et qu’elle paye aujourd’hui une telle erreur.
Aujourd’hui, Lucetta Scaraffia est l’une des rares femmes qui comptent au Vatican. "C’est très difficile. Il y a très peu de femmes, et surtout très peu de femmes qui ont le courage de parler en tant que femme. C’est dangereux pour l’Église. L’Église a besoin d’écouter la voix des femmes, dans ce moment historique". Un moment historique que la journaliste définit comme une véritable crise de la foi. Pour autant, elle reconnait que le regard de la Curie sur les femmes a évolué positivement.
Un changement dû en grande partie au pape François, qui prend la question du rôle des femmes dans l’Eglise très à cœur. "Il a compris que c’est une question fondamentale pour l’Eglise aujourd’hui et il essaie de faire quelque chose. Mais pour lui, c’est très difficile. Et il va jeter des ballons d’essai pour voir si les femmes vont les attraper. C’est ce que nous avons fait" précise Lucetta Scaraffia.
Vendredi dernier, la totalité des évêques chiliens ont remis au pape François leur démission collective. Pour la journaliste, c’est un tournant dans la gestion des affaires de pédophilie au sein de l’Eglise. "Pour la première fois, le pape a admis qu’il a été trompé. Il a décidé de refaire toute l’enquête pour comprendre la vérité. Il a démontré qu’il voulait connaître la vérité, coûte que coûte" analyse la journaliste.
Dans son livre "La fin de la mère", c’est que dans les projets de PMA, de GPA, ce sont toujours, au final, les femmes qui sont perdantes. C’est un peu comme si c’était la revanche des hommes. "Avec une GPA, les hommes peuvent demander à acheter un enfant. Les femmes, même les couples de femmes, peuvent faire un enfant. Il y a une différence entre les couples de femmes et les couples d’hommes. Les femmes sont expropriées de leur pouvoir mystérieux de faire des enfants. Ces derniers n’ont plus une origine liée aux femmes, mais des origines médicales et juridiques" conclut-elle.
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