Pologne
Volodymir Zelensky a une nouvelle fois demandé aux Occidentaux d’accélérer leur soutien. Ce soutien s’est essoufflé avec le conflit au Proche-Orient et le blocage politiques des aides financières américaines et européennes. Dans le même temps, la Russie reconstitue ses stocks et a mis en place une économie de guerre.
Plusieurs signaux sont inquiétants en provenance d’Ukraine. De retour d'un déplacement en Pologne et en Ukraine fin, décembre, les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense tirent la sonnette d'alarme dans un rapport dévoilé mercredi. Il révèle que l’armée ukrainienne est fragilisée par une pénurie de munitions, en particulier les obus d’artillerie de 155 mm le standard OTAN.
Sur le front, le déséquilibre est criant. « Les Ukrainiens tirent entre 5 et 8 000 obus par jour. Côté Russe, c’est entre 10 000 et 15 000 par jour » souligne le sénateur LR de Belfort Cédric Perrin président de la commission défense au Sénat. « Les autorités ukrainiennes ont fait de la production de munitions, la priorité » explique le rapport parlementaire. Localement, elle a été multipliée par vingt depuis 2022, mais cela reste très insuffisant.
L’Ukraine reste donc dépendante de ses alliés. Sachant que la France produit environ 2000 obus par mois, soit 24 000 sur un an. C’est environ 3 jours de consommation des Ukrainiens sur le front. La promesse européenne de fournir 1 million d'obus en 2023 ne s’est pas non plus concrétisée.
Les Occidentaux peinent à monter en puissance sur la production d’obus ? Avec les dividendes de la paix, les alliés de l’OTAN dont la France, ont réduit la voilure. « On a perdu des compétences et des capacités industrielles, les retrouver cela prend du temps » indique Cédric Perrin. Le ministre des armées Sébastien Lecornu estime que la cadence pourrait passer à 3 000 obus par mois.
Dans le même temps Moscou a enclenché une économie de guerre réelle. « Ils ont transformé certaines de leurs industries en industrie d’armement, ils produisent des obus, des drones, en dépit des sanctions. Les Russes ont une capacité de production plus importante souligne Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire.
« Entre mai et décembre 2023, le nombre de soldats (russes) aurait augmenté de 20 % sur le front et le nombre de chars et de pièces d'artillerie de 60 % », observent les sénateurs français dans leur rapport.
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