À l’école, la question de l’uniforme est un vieux serpent de mer dans le débat politique depuis plus de 20 ans. Xavier Darcos en 2003, François Bayrou en 2006, Nicolas Sarkozy en 2012, François Fillon et Marine le Pen en 2017… et maintenant le ministre de l’Education Nationale Gabriel Attal il y a quelques semaines, qui souhaite mettre en place les modalités d’une expérimentation à l’échelle nationale.
Signe d’une bascule politique : la proposition du ministre Renaissance a trouvé écho à droite, avec Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône qui a annoncé à ses côtés être prêt à participer au projet, avec une mise en place dans certains lycées-tests.
Uniforme à l’école, les contours d’un retour.
Le groupe scolaire Saint-Thomas d’Aquin Veritas, ici, en région lyonnaise, expérimente déjà l’uniforme depuis maintenant 7 ans. Un “dress-code” précisément : polo, teddy, pull… chacun des éléments présente le code couleur de l’établissement, et l’écusson du groupe scolaire. Et c’est obligatoire : « Il y a, dans le carnet de correspondance, une page prévue pour les oublis de matériel. Si il y a oubli, on met une remarque » nous détaille Xavier Gouët, directeur général des établissements scolaires Saint-Thomas-d’Aquin-Veritas.
Les élèves semblent adopter l’uniforme sans problèmes : « Ça permet de montrer qu’on appartient tous à la même unité » d’après Louise, scolarisée au collège sur le site d’Oullins. Mais d’après Victor, un autre collégien, l’uniforme « ne protège pas des moqueries parce que les élèves les reportent sur le bas, les chaussures ou encore le pantalon ». Le dress-code ne prévoit que le haut du corps, le pantalon et les chaussures restent libres.
L’uniforme est obligatoire à Saint-Thomas-D’Aquin… Mais seulement pour les maternelles, primaires et collégiens. Une obligation qui s’arrête au lycée : « Pour nous, le dress-code n’a pas le même sens et la même signification éducative si on l’imposait aux lycéens ». Les élèves s’émancipent, et n’ont plus besoin de ce dress-code.
Pourtant, la déclinaison régionale de l’expérimentation nationale concernera seulement des lycées-tests. Et des élus de notre territoire se sont déjà positionnés pour accueillir l’expérimentation, comme le maire de Pierre-Bénite Jérôme Moroge, qui ne veut pas prendre cette décision unilatéralement : « Évidemment qu’on va rentrer en discussion, à la fois avec les parents d’élèves, mais aussi avec la communauté éducative, pour discuter de ce sujet là, et essayer d’avancer ».
Le Ministre de l’Education Nationale Gabriel Attal doit annoncer bientôt les modalités de l’expérimentation dans le pays.
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