Lyon, refuge de biodiversité

Des refuges de biodiversité à Lyon

La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) met en place depuis 1921 des refuges LPO : des partenariats signés entre l’association et notamment des collectivités locales pour s’engager à la préservation de la biodiversité dans les espaces concernés. Sur les hauteurs de Lyon, le cimetière de Loyasse fait partie de ce réseau de refuges depuis 2017. Il est le premier cimetière français à avoir été incorporé dans le dispositif.

Comme premières mesures instaurées : la fin de la tonte systématique des pelouses, et l’arrêt de l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques pour entretenir le lieu. Depuis, la nature a repris ses droits dans le cimetière.

Des actions concrètes pour préserver le vivant

Dans le cimetière de Loyasse, deux exemples d’actions simples et concrètes mises en place en collaboration avec la Ville de Lyon et ses agents.

La première : la création de haies sèches. Fabien Dubois est naturaliste et chargé de mission pour la LPO dans notre région : « C'est un outil de gestion pour les agents du cimetière. Au lieu d’emmener systématiquement les arbres coupés à la déchetterie, on réutilise le bois pour créer des haies sèches. Ça créer des habitats pour bon nombre d’espèces, et en particulier le hérisson. »

La deuxième : laisser proliférer des plantes que nous percevons comme envahissantes, comme le lierre. Fabien Dubois : « Une des mauvaises habitudes qu’on a sur le lierre, quand on le voit pousser sur certains arbres, c’est d’arracher le pied, en partant du principe que le lierre va étouffer l’arbre sur lequel il pousse. Sauf que pas du tout ! Le lierre sert de manteau pour l’hiver, et permet d’abriter des espèces, comme la Collète du lierre : une espèce d’abeille qui dépend de sa floraison. Et c’est une des seules plantes à fleurir en automne et en hiver, ce qui permet de créer des réserves de nourriture pour les animaux. »

Les habitants peuvent participer à cette préservation

Il n’y a pas que la Ville et la LPO qui peuvent influer sur la préservation de la biodiversité et de ces refuges : les habitants aussi ont leur part. Marie-Agnès Consolo en fait partie. Cette habitante du Vieux-Lyon, passionnée d’oiseaux, est devenue depuis bénévole à la LPO et participe à mettre en place certaines actions et certains suivis, comme celui du faucon pèlerin : « Le nichoir qui a été posé sur la tour métallique de Fourvière fonctionne bien. C’est la 6e année qu’un couple vient, et donc on le suit. Et c’est la 6e année qu’il y a des juvéniles qui naissent : 4 l’année dernière, 3 cette année », nous explique Marie-Agnès.

Quand les collectivités, les associations comme la LPO et les habitants se prennent au jeu, c’est tout un écosystème qui en bénéficie.

Fabien Dubois nous rappelle que « c'est un message à donner : là où les gens pensent qu’ils ne peuvent rien faire et ne pas apporter grand chose, c’est faux : chaque action, chaque petite goutte compte ».

Aujourd’hui, la Ville de Lyon compte plus d’une centaine de refuges LPO.