Un accord sur le fil a été trouvé entre l'Etat et les collectivités locales pour boucler le financement des études d'avant-projet des accès français du Lyon-Turin. Au 31 janvier, il aurait était trop tard pour obtenir le soutien de l'Union Européenne.
Il fallait mettre 220 millions d'euros sur la table pour prétendre au cofinancement, à hauteur de 50%, de l’Europe sur l’étude des accès français au tunnel transalpin. Il y a une semaine, il manquait encore 40 millions. "Est ce que j'ai été inquiète à certains moments ? Franchement un petit peu quand même" réagit Josiane Beaud, cheffe de la délégation française de la Commission Intergouvernementale pour le Lyon-Turin. Il faut dire qu'un accord a été trouvé de manière in extremis, la veille de la date butoir, grâce à un coup de collier de Laurent Wauquiez qui en a entrainé d'autres.
À l’issue de plusieurs mois de discussions, un accord de cofinancement des études avant-projet a donc été trouvé pour les accès du Lyon-Turin et du Contournement Ferroviaire de l’Agglomération Lyonnaise. L'État engagera la somme de 85 millions d’euros.
Les collectivités, quant à elles, s’engageront à hauteur de près de 45 millions d’euros, dont la région Auvergne-Rhône-Alpes (33 millions d’euros), la métropole de Lyon (5 millions d’euros), le Conseil départemental de la Savoie (3 millions d’euros), le Conseil départemental du Rhône (1,5 millions d’euros), l’agglomération Grand Annecy (1 million d’euros), la métropole de Grenoble (1 million d’euros), l’agglomération de Grand Chambéry (450 000 euros), et l’agglomération de Grand Lac (300 000 euros).
Outre le financement de l'étude, le dépôt du dossier sécurise également la Déclaration d’Utilité́ Publique des accès français. "On risquait de perdre les accès" insiste Josiane Beaud. "On risquait, vers le nord Isère et vers Montmélian, d'avoir une telle pression foncière que si la DUP tombait, il n'y a plus de place pour faire les accès".
Impensable pour la cheffe de la délégation française qui rappelle que les études italiennes et françaises ont estimé que les accès ferroviaires des deux côtés du tunnel pourraient permettre de mettre sur les rails l'équivalent de 28 millions de tonnes de fret aujourd'hui transportés en camion.
Une fois ces accès sécurisés, les prochaines échéances seront les percements des tunnels de ces lignes et notamment en Chartreuse autour de 2042.
Un projet toujours décrié
Si le Lyon-Turin est acté depuis trente ans, il n'en reste pas moins critiqué pour son aspect pharaonique et son coût important : 26 milliard d'euros, selon un rapport de la Cour des Comptes, en 2021.
De son côté, Josiane Beaud estime que le budget approche davantage les 20 milliards d'euros (17,1 milliards - euro 2012). "C'est sur 20 ans et avec l'aide de l'Europe qui est censé financer le Lyon-Turin à 50% voire 55% sur le tunnel".
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